Intervention de George Pau-Langevin

Séance en hémicycle du 17 janvier 2013 à 15h00
Abrogation de la loi visant à lutter contre l'absentéisme scolaire — Discussion générale

George Pau-Langevin, ministre déléguée :

Madame la présidente, monsieur le président de la commission, madame la rapporteure, chers collègues, nous arrivons donc au terme de la discussion générale. Il est toujours très intéressant d'entendre l'expression des points de vue, même s'ils sont souvent difficiles à concilier, voire à comprendre. Toutefois, les contributions des uns et des autres auront été utiles.

Je souhaite notamment souligner l'intervention de nos collègues de Seine-Saint-Denis, qui montrent bien que, dans ce département, les familles particulièrement modestes doivent affronter des situations pénibles dans lesquelles il faut les aider. Mme Buffet a très justement appelé notre attention sur la nécessité de revaloriser la filière professionnelle aux yeux d'un certain nombre de jeunes. Madame la députée, vous avez tout à fait raison : beaucoup de jeunes sont dans des situations d'absentéisme parce qu'ils vivent leur orientation en lycée professionnel comme une humiliation, comme une relégation. C'est dommage pour ces lycées professionnels, qui se caractérisent parfois par une réelle excellence. J'ai visité récemment le lycée Hector-Guimard, dans le 19e arrondissement de Paris, où des jeunes sont formés aux métiers du bâtiment tout en apprenant la ferronnerie d'art et en assurant la réfection de statues abîmées : ces jeunes ont à la fois des métiers utiles – des métiers du bâtiment – et des métiers de véritables artistes. Si nous avions conscience de la qualité de l'enseignement dans nos lycées professionnels, nous devrions montrer à ces élèves qu'ils sont non pas sur des voies de garage, mais au contraire dans des filières d'excellence leur permettant d'exercer des métiers tout à fait passionnants.

Notre collègue Stéphane Travert – je dis « notre collègue » car j'oublie que je ne suis plus parlementaire (Sourires) – a rappelé les axes permettant de conduire une politique de qualité. C'est sur ce type d'axes que nous devons effectivement nous appuyer pour développer de véritables relations correctes entre parents et enseignants, qui sont essentielles pour obtenir le succès que nous attendons. Monsieur Travert, dans le cadre de la politique de refondation de l'école que nous menons aujourd'hui, les axes que vous avez rappelés sont tout à fait essentiels.

On nous reproche de ne rien proposer contre le décrochage scolaire. Je rappelle tout de même que très récemment, au mois de décembre, Vincent Peillon a annoncé un plan de lutte contre le décrochage scolaire, appelé « Objectif formation emploi ». Ce plan permet de proposer aux jeunes en difficulté qui ont désespéré de l'école des voies alternatives, et de les insérer dans un parcours de raccrochage. Rappelons que cette politique, évidemment réglementaire et ne nécessitant pas de passer par la loi, a été adoptée après une large concertation menée dès le mois de mai, et qui nous a permis de dresser le bilan de tous les dispositifs existants. Bien entendu, de nombreuses mesures figureront dans la prochaine loi de refondation de l'école qui sera présentée en conseil des ministres la semaine prochaine. Mais la politique de lutte contre le décrochage scolaire, dont l'absentéisme est simplement la première phase, est d'ores et déjà sur les rails. Je ne pense pas que l'on puisse dire que nous ne soyons pas aujourd'hui tous au travail pour essayer de lutter contre ce fléau dramatique pour notre pays. (Applaudissements sur les bancs du groupe SRC.)

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