Les équipementiers impliqués dans le diesel ont ressenti le besoin de se regrouper, bien avant l'affaire Volkswagen, pour corriger la communication négative qui commençait à apparaître en France autour de ce moteur, et rééquilibrer son image, en donnant les arguments techniques. Nous voulons expliquer en quoi le diesel est une technologie importante dans un mix de dépollution visant à une limitation des émissions de dioxyde de carbone, et pourquoi nous pensons que les technologies nous permettrons de rendre le diesel propre à l'avenir.
C'est l'objet de la création de cette alliance d'équipementiers locaux et internationaux qui utilisent la France comme une base de développement de leurs efforts de R&D sur le diesel, puisque notre pays était en pointe jusqu'à présent. Tel est le cas de mon entreprise, dont le centre de développement mondial du diesel est situé à Thaon-les-Vosges près d'Épinal.
Aujourd'hui, nous voulons faire passer ce message : il est possible de rendre le diesel propre – nous disposons technologies pour y parvenir –, il fait partie d'un mix de carburants et de solutions qui permettent de réduire les émissions de CO2. Un véhicule diesel émet en moyenne douze à treize grammes de CO2 de moins au kilomètre que la meilleure technologie disponible en essence, grâce à des technologies issues d'un savoir-faire largement basé en France. À cet égard, au-delà du rôle qu'elle joue pour limiter ses propres émissions, la France est regardée par le monde entier s'agissant de la façon dont elle va traiter le diesel à l'avenir. Beaucoup de pays dans lesquels le diesel était banni du mix énergétique sont en train de reconsidérer leur position. Au Brésil, par exemple, où nous participons également à des alliances d'industriels du diesel, nous constatons une bien meilleure écoute que par le passé. Le Japon a lui aussi décidé de donner au diesel une part importante de son mix énergétique.
Au-delà même de l'impact local – le marché français ne représente que 1,5 à 2 millions de voitures par an sur un marché mondial de 80 millions de véhicules –, la France joue un rôle d'exemple auprès des autres pays, et c'est ce qui nous inquiète dans la communication négative que nous avons perçue.
Pour résumer : nous avons les technologies pour rendre le diesel propre et le monde entier l'utilise de plus en plus. Sur l'année écoulée, seules la France et l'Inde enregistrent une baisse du taux de pénétration du diesel. Même aux États-Unis, après l'affaire Volkswagen, des constructeurs américains ont commencé à lancer des véhicules diesel sur le segment des pickups légers. Nous avons donc besoin d'une neutralité technologique de la réglementation pour éviter de pénaliser une technologie par rapport à une autre dans la lutte pour la réduction des émissions de CO2. La mise en place de la vignette automobile, par exemple, a fait l'objet d'arbitrages qui vont empêcher le diesel d'être dans la catégorie mieux-disante en termes d'émissions.