Il faut trouver le bon compromis. C'est ce que font les constructeurs. En outre, le client est rationnel lorsqu'il choisit son automobile et voit combien elle lui coûte lorsqu'il passe à la pompe.
M. Denis Baupin demandait pourquoi ne pas faire uniquement des véhicules à essence, et quel impact aurait une telle transformation sur l'emploi. Si tel est le cas un jour, un seul centre de développement suffira, contre deux aujourd'hui – un pour le diesel et un pour l'essence. Cela aura donc un impact direct sur une filière qui a développé une excellence en matière de R&D.
S'agissant de neutralité technologique de la fiscalité, elle sera tout à fait possible si tout le monde a le temps de s'adapter dans la filière. Dans certains pays, le diesel est plus cher que l'essence, mais le taux de pénétration du diesel y progresse quand même. En Suisse, par exemple, la part de véhicules diesel a augmenté de dix points, alors que le gazole y est plus taxé du fait de sa une valeur énergétique supérieure – cela dissuade les poids lourds de traverser le pays. Cette progression s'explique car le client s'y retrouve. Il va choisir son véhicule en fonction de l'utilisation qu'il en fera, et du bénéfice qu'il peut en tirer du point de vue de la consommation, mais aussi de la performance. Un véhicule diesel offre plus de couple, il est donc mieux adapté pour les véhicules de poids plus élevé, et le plaisir de conduite est plus grand. Ce n'est pas un hasard si les Américains achètent de plus en plus de véhicules diesels, en commençant par les plus gros.