Monsieur Baupin, vous avez demandé si les équipementiers fournissaient des logiciels. C'est en effet le cas ; c'est même une part de plus en plus importante de notre métier d'équipementier. Dans un groupe comme le nôtre, 40 000 ingénieurs travaillent sur les logiciels, et cela représente des millions de lignes de programme par calculateur. Un véhicule moderne compte une quinzaine de ces calculateurs.
Un calculateur moteur comprend plusieurs éléments. Nous fournissons systématiquement un programme de base, qui permet d'injecter le carburant dans la chambre de combustion. Le calculateur va ensuite moduler cette injection en fonction d'un certain nombre de données telles que la position de la pédale, la température ou la quantité d'oxygène qui reste dans le moteur. Un bon millier de paramètres est pris en compte, et c'est généralement le constructeur qui paramètre le calculateur que nous lui fournissons. De même que lorsque vous achetez un ordinateur de bureau, vous pouvez, par exemple, régler la vitesse de la souris.
Les constructeurs ajoutent ensuite un certain nombre de briques logicielles dont ils sont propriétaires. C'est le cas des systèmes d'antidémarrage et de codage avec la clé du véhicule, que nous n'avons pas à connaître. Nous livrons une boîte avec une couche de logiciel, qui va être « flashée » par le constructeur. Et nous n'avons pas la connaissance complète de ce qui est installé dans le calculateur.