Intervention de Yves Razzoli

Réunion du 10 décembre 2015 à 9h00
Mission d'information relative au paritarisme

Yves Razzoli, président de la Fédération « Protection sociale et emploi » de la CFTC :

Vous posez la question de l'intérêt d'une structure telle que l'Unédic alors que celle-ci a perdu l'essentiel de ses troupes. Cet intérêt réside en premier lieu dans le contrôle financier exercé – c'est d'ailleurs la même chose pour les caisses de retraite et d'allocations familiales. Il n'y a rien de nouveau ; la structure demeure la même. La technostructure est relativement simple : d'un côté, l'Unédic a un rôle de contrôle et de répartition, de l'autre, Pôle emploi a pour mission la mise en oeuvre des décisions prises. Au demeurant, chaque organisation syndicale est libre d'avoir son propre avis à ce sujet.

S'agissant de la publicité donnée aux résultats et évaluations des scénarios envisagés, c'est l'accord qui fait l'objet de publicité, pas les hypothèses qui y ont conduit. Le processus est le même que pour la promulgation d'une loi.

Au sujet du paritarisme considéré sous un angle plus général, vous demandez si la faible syndicalisation des travailleurs français du secteur privé, et en particulier des publics les plus exposés au chômage, ne questionne pas le fait que la négociation de la convention d'assurance chômage obligatoire soit menée par les organisations syndicales. Cela est très intéressant. En Belgique, par exemple, le taux de syndicalisation est très élevé parce que, pour percevoir des allocations de chômage dans ce pays, il faut être syndiqué. Il en va de même pour l'assurance maladie complémentaire. Je ne vous rappellerai pas les modes de fonctionnement de la Suède et de l'Allemagne.

L'État organise correctement l'activité syndicale, et chacun est libre d'adhérer ou pas à une organisation syndicale, sachant qu'en cas de problème, il suffit de taper à leur porte pour être accompagné, ce qui n'est pas le cas dans les pays que je viens de citer. Avec plus d'un million d'adhérents, le plus petit de tous les syndicats belges est plus important que le premier syndicat français. Tout simplement parce qu'il négocie, gère et redistribue. Ce n'est pas ce qui est attendu de nous ni ce que nous avons choisi de mettre en place ensemble.

Vous nous demandez enfin si le paritarisme de la formation professionnelle est voué à l'étatisation par Pôle emploi. Je ne comprends pas la question. L'assurance chômage est une chose assez simple : l'Unédic a deux missions premières, la collecte et l'indemnisation, auxquelles viennent s'en agréger d'autres, notamment la formation professionnelle.

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