Intervention de Eric Aubin

Réunion du 10 décembre 2015 à 9h00
Mission d'information relative au paritarisme

Eric Aubin, chargé du dossier retraite, membre de la commission exécutive confédérale de la CGT :

Actuellement, seulement 9 % de ceux qui demandent une formation y ont accès, et pas avant quatre mois. La situation a déjà été améliorée, mais beaucoup reste encore à faire.

En ce qui concerne les financements, il faut responsabiliser les employeurs, car, dans certaines branches, les salariés restent au SMIC toute leur vie, n'accèdent à aucune formation tout au long de leur carrière et se retrouvent au chômage à cinquante ans. Dans ce cas, quelle est la responsabilité des employeurs ? Ne devrait-on pas leur demander de financer la formation des salariés qu'ils n'ont pas assumée pendant la période de travail de ceux-ci ?

La soutenabilité ne peut pas être un point d'accroche de la négociation pour les négociateurs. Du reste, on leur objecterait systématiquement que le niveau de cotisation n'est pas soutenable. Pour notre part, nous défendons l'idée d'une cotisation modulée. S'agissant des contrats courts, par exemple, nous sommes favorables à une vraie modulation qui responsabiliserait les employeurs dans leur politique d'emploi. Ce serait un moyen de combattre les abus en matière de contrats précaires, qui coûtent cher à l'assurance chômage.

La question des opérateurs privés est liée à celle des moyens de Pôle emploi face à la montée du chômage. Nous défendons l'idée d'un grand service public, mais nous voyons bien que c'est difficile. Il faut contrôler les opérateurs privés, les sanctionner le cas échéant. Dans une période récente, on a vu que les opérateurs privés coûtaient bien plus cher à l'Unédic alors qu'ils n'apportaient pas un aussi bon service que Pôle emploi.

S'agissant de la formation des chômeurs, la question de la relation entre donneur d'ordre et sous-traitant est intéressante.

Enfin, pour ce qui est du lieu de la négociation, la question s'est posée d'aller à l'Unédic lorsqu'il s'agit de l'assurance chômage, ou à l'AGIRC-ARCCO quand il s'agit de la retraite complémentaire. À ma connaissance, personne ne s'opposerait à cette solution. La question est plutôt d'ordre matériel.

En ce qui concerne l'élaboration du texte, les travaux du Conseil économique, social et environnemental pourraient nous être très utiles dans la conception des textes de référence pour la négociation interprofessionnelle. Or aujourd'hui on constate que les travaux du Conseil sont peu connus, peu utilisés. Et on ne peut pas y faire référence dans les négociations interprofessionnelles.

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