C'est vrai, je ne vous ai pas répondu sur ce point, non plus que sur celui de la reprise en France. Un mouvement de reprise économique s'observe en effet en Europe. Le rythme en est encore trop décevant, et nous n'avons pas manqué de signaler que le chômage met trop de temps à baisser. Néanmoins, nous ne sommes plus dans une phase de croissance zéro. Cela pose la question du marché automobile, notamment en Espagne et en Italie. Des chiffres positifs circulent ; même s'ils sont largement conjoncturels, ils n'en sont pas moins spectaculaires, mettant en évidence la volatilité du marché automobile européen. Rappelons que ce marché est du reste très lié au secteur du crédit et au marché de l'emploi.
Indicateur fiable entre tous, l'âge moyen des véhicules dans le parc automobile européen demeure à un niveau historiquement élevé. L'automobile est un bien durable, dont la durée de vie moyenne s'établit à quinze ans. Or les automobiles européennes ont en moyenne 9,2 années aujourd'hui. C'est un plus haut. Ce facteur induit un renouvellement des véhicules, d'où une croissance du secteur.
Du point de vue des politiques publiques, n'est-ce pas dès lors le moment d'inciter à une rupture ? Les voitures neuves dégagent en moyenne 100 grammes de CO2 au kilomètre, ce qui correspond à la norme Euro 6. Telle serait la norme appliquée si le renouvellement devait avoir lieu aujourd'hui. La question est de savoir s'il faut aller encore plus loin. En tout état de cause, le facteur de l'âge moyen induit une reprise forte. Mais les constructeurs français seront-ils ceux qui en profitent le plus ?