Intervention de Danielle Auroi

Réunion du 9 décembre 2015 à 17h00
Commission des affaires étrangères

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaDanielle Auroi, Présidente :

Nous sommes en effet ravies, Élisabeth Guigou et moi-même, de vous accueillir ensemble pour la seconde fois, dans un exercice qui a d'autant plus de sens qu'il se déroule à quelques jours du prochain Conseil.

Après le drame que nous venons de vivre et les massacres parisiens, la solidarité entre nos deux peuples ne peut que nous donner du courage. Élisabeth Guigou a rappelé que certains d'entre nous étaient à Berlin la semaine dernière. Nous avons eu la chance d'avoir un long entretien avec Angela Merkel et d'avoir pu assister, au Bundestag, aux débats et au vote par lesquels nos collègues allemands ont répondu à la demande d'aide de la France.

Comme l'a rappelé la chancelière, cette solidarité ne peut avoir de sens que dans le cadre d'une Union européenne forte, ce qui implique sans doute d'interroger ses fondements mais surtout de lui donner les moyens d'exister à nouveau en étant moins écartelée entre les différents intérêts nationaux – voire nationalistes dans certains cas. Nous devons nous réinscrire dans une logique de partage de souveraineté, au service des citoyens européens.

La lutte contre le terrorisme et la gestion des flux migratoires seront deux des sujets à l'ordre du jour du prochain conseil. Bernard Cazeneuve et son homologue allemand Thomas de Maizière ont adressé jeudi dernier une lettre conjointe à la Commission européenne, dans laquelle ils font un certain nombre de propositions, au premier rang desquelles le renforcement des frontières extérieures, sans lequel il ne saurait y avoir de solidarité européenne. Qu'en est-il dans cette perspective du renforcement des contrôles, de la mise en place de centres d'accueil et de la création d'un corps de garde-côtes ?

Peut-on espérer progresser efficacement dans notre lutte contre le terrorisme, notamment en empêchant son financement ? Il est très important de se focaliser sur les bonnes cibles : il y a certes la Syrie, mais également la Lybie où est en train de s'implanter un islamisme radical qui menace directement la Tunisie. Madame Merkel l'a rappelé : le Partenariat oriental ne doit pas nous faire négliger la dimension européenne des enjeux géopolitiques auxquels nous sommes confrontés ici.

En ce qui concerne la gestion des migrants, où en sommes-nous de la relocalisation des cent soixante mille migrants décidée par le Conseil sur proposition du président Juncker ?

J'aimerais également vous entendre sur le récent accord passé avec la Turquie et sur les engagements qu'elle a pris en contrepartie des 3 milliards d'euros que va lui verser l'Union européenne. Peut-on considérer qu'elle a clarifié ses positions alors que des chargements de pétrole en provenance des territoires contrôlés par l'État islamique (EI) continuent de traverser son territoire ?

Enfin, les conclusions du sommet de La Valette vous semblent-elles de nature à rassurer les pays africains, au moment où doit se conclure la COP21 ? Le projet de taxe sur les transactions financières validé hier par Ecofin et qui ne concerne désormais plus que dix pays, l'Estonie ayant choisi de se retirer, est-il parallèlement de susceptible de les rassurer sur la volonté européenne de financer l'aide au développement durable ?

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