L'Europe est confrontée à de multiples défis, économiques, diplomatiques ou qui mettent en jeu sa sécurité, le plus inquiétant d'entre tous étant l'euroscepticisme qui s'affirme vigoureusement dans nombre d'États membres. Il me semble dans ces conditions que le moment de dessiner à l'Europe de nouveaux contours est sans doute venu, et qu'il convient de l'assumer plus nettement. En d'autres termes, certains pays comme le Royaume-Uni, pour des raisons que l'on peut comprendre, souhaitent, sans se détacher de l'Europe, lui être liés de manière plus souple, sans avoir à en subir ce qu'ils considèrent comme des contraintes ou des injonctions. Les États membres de la zone euro ont besoin au contraire d'une intégration plus poussée, sans laquelle, c'est la question même de l'avenir de cette zone qui se pose. La difficulté est donc de parvenir à conjuguer au mieux ces forces centrifuges et centripètes. À partir du rapport des cinq présidents et des propositions concrètes faites par François Hollande en juillet dernier au sujet de la zone euro, nous devons enclencher le processus, sans quoi l'Europe court le risque de se déconstruire