Intervention de Danielle Auroi

Réunion du 9 décembre 2015 à 14h00
Commission des affaires européennes

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaDanielle Auroi, présidente :

Je vais intervenir à un double titre : au nom de mon groupe et à titre personnel en tant que Présidente de la commission.

Je rappelle que nous sommes en pleine négociation COP 21, que le Pape François vient de publier une encyclique qui concerne directement la préservation de l'océan. En tant qu'écologiste, je suis convaincue qu'il est fondamental de maintenir des objectifs ambitieux en termes de préservation de la ressource halieutique.

Je suis favorable à une écoute très attentive des problématiques de la petite pêche artisanale. J'ai reçu les représentants de la Plateforme de la petite pêche artisanale française et leur proposition d'un moratoire écourté à deux mois me parait intéressante.

J'ai le sentiment que l'approche de la rapporteure est principalement économique et sociale. L'approche environnementale, halieutique ne me semble pas suffisamment présente dans cette proposition de résolution. Pour cette raison, mon groupe est défavorable à la proposition de résolution proposée par notre collègue Estelle Grelier.

Concernant le principe de précaution, j'ai tout d'abord une question très naïve : pourquoi n'avons-nous pas d'avis scientifiques pour certaines espèces de poissons ? Les écologistes considèrent que le principe de précaution doit s'appliquer lorsque les données scientifiques sont inexistantes ou incomplètes. À force de privilégier l'aspect socioéconomique et non celui de précaution, tous les jours des espèces disparaissent.

La remise en cause du principe de précaution n'est pas acceptable.

Opposer les emplois à l'environnement est une approche stérile. En effet, lorsque la ressource aura disparu, les emplois disparaitront.

Il semble que l'on procède en matière de pêche comme en matière d'agriculture en mettant en avant les plus fragiles, les petits pour protéger en fait les industriels, même si je suis consciente ce n'est pas l'intention de la rapporteure.

Il me semble néfaste de s'opposer aussi durement aux propositions de la Commission qui ont pour objectif de limiter la surexploitation de nos ressources halieutiques. Il faut rappeler que les ressources halieutiques de la Méditerranée sont dans un état déplorable et il ne faudrait que ce soit le cas bientôt pour l'océan.

En conclusion, je vais m'abstenir, notamment parce que les préoccupations des ligneurs, qui sont soucieux de la durabilité du stock de bar, sont légitimes.

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