Notre mission ne peut pas se résumer à un pilotage des plans d'action par la seule rationalité gestionnaire. Il faut prendre en compte le bénéficiaire final, ce qui revient à la question des services qui lui sont apportés. M. Selleret vient d'évoquer le relevé individuel. Pour qu'il y ait retraite à la carte, encore faut-il délivrer une information fiable, mais ce n'est pas simple quand il s'agit d'une personne qui, au cours de sa carrière, a été affiliée à plusieurs régimes qui obéissaient à des caisses de retraite différentes, avec des systèmes informatiques différents. C'est pourquoi la tentation existe de passer à un système unique, mais, je le dis clairement, ce serait la pire des solutions. Le système d'information doit être unifié et le pilotage être assuré par le bénéficiaire final. Cela veut dire que la capacité à coopérer, mais aussi à agréger des données issues de systèmes différents, est un élément important. N'oublions pas, cependant, que nous sommes passés en très peu de temps de quarante-deux ou quarante-trois systèmes informatiques différents à deux ou trois seulement, et que notre objectif est de parvenir à un seul système – je parle, bien sûr, de l'ensemble des retraites complémentaires du privé.
Les décisions à prendre et les choix à faire, qui sont à la fois stratégiques et de gestion, devront d'abord être guidés par la rationalité des bénéficiaires – c'est-à-dire celle du client final. D'autres pourraient s'imposer, mais ce ne seront pas nécessairement les plus efficaces en direction de ces publics-là. La question du continuum de protection sociale est clairement posée, quels que soient les statuts.