Vous nous demandez pourquoi nous n'allons pas jusqu'au bout lorsque nous mutualisons les systèmes d'information. N'oublions pas qu'il s'agit de systèmes par points et qu'il y a des contrats avec les entreprises. L'hypothèse d'une collecte unique a été envisagée, mais c'est extrêmement compliqué. Cela ne veut pas dire qu'il ne faudra peut-être pas réfléchir à une simplification, mais si nous avons pu transférer à l'Agence centrale des organismes de sécurité sociale (ACOSS) une population qui relevait de l'Unédic, c'est parce que nous étions dans des logiques de forfait. On peut appliquer des règles forfaitaires à une population homogène, mais, dès que l'on s'en écarte, cela ne marche plus. Ne cédons pas trop rapidement à la tentation de parer l'unification de toutes les vertus parce que supprimant toute forme de complexité : reconnaissons que la complexité existe.
Un système de retraites complémentaires ne signifie pas qu'il n'y a pas de solidarité, mais que cette solidarité est celle que l'on a choisie, à travers certaines règles. Lorsque l'on est représentant des salariés ou des entreprises, on ne peut pas faire comme si ceux qui nous ont portés à ces responsabilités n'existaient pas. Ils craignent qu'un régime unique soit synonyme de régime de base, c'est-à-dire, dans leur esprit, de nivellement par le bas. Il faut donc conserver une forte proportion de contributif. Nous n'avons pas, aujourd'hui, de mandat pour aller vers autre chose.