Intervention de Pierre Roger

Réunion du 3 décembre 2015 à 9h30
Mission d'information relative au paritarisme

Pierre Roger, délégué national du secteur protection sociale de la Confédération française de l'encadrementConfédération générale des cadres, CFE-CGC :

Les partenaires sociaux sont en charge, depuis que le système de retraites complémentaires existe en France, d'une mission d'intérêt général reconnue par la loi. Ils en sont à la fois les initiateurs et les gestionnaires.

On peut globalement se féliciter de la manière dont la gestion a été effectuée par l'ensemble des partenaires sociaux puisque, contrairement à ce que l'on entend trop souvent dans la presse et qui contribue à angoisser les salariés et les Français en général, notre système n'est pas du tout en faillite. Alors que, chaque année, notre système de protection sociale transfère des milliards d'euros à la Caisse d'amortissement de la dette sociale (CADES), ce n'est pas le cas en ce qui concerne les retraites complémentaires. Le paritarisme a donc montré à la fois sa sagesse et sa prudence, même si des difficultés existent en raison de la situation économique.

Le taux de chômage très élevé a entraîné une baisse des cotisations, d'où notre objectif de parvenir à un système pérenne qui ne grève pas l'avenir des jeunes générations. Dès le début de la négociation, l'ensemble des partenaires sociaux ont eu pour seul souci de trouver des solutions qui permettent à la fois de répondre aux besoins immédiats tout en envoyant aux jeunes générations le signal fort que le système par répartition a un sens et qu'elles en bénéficieront en fonction de leur contribution.

Bien évidemment, dans une négociation il faut tenir compte de ce qui est du ressort de la loi. On ne peut pas imaginer trouver un accord sans tenir compte des contraintes imposées par la loi. Par exemple, c'est le Parlement qui fixe l'âge légal de départ à la retraite. Si nous n'étions pas parvenus à un accord au mois d'octobre, il est vraisemblable que les pouvoirs publics auraient dû reprendre ce dossier, mais je ne pense pas qu'ils l'auraient fait avec enthousiasme. Les négociations ne pouvaient être que difficiles compte tenu du contexte actuel, du sens des responsabilités de chacun et de la nécessité de parvenir à une solution à long terme.

Dans le cadre de cet accord, les partenaires sociaux se sont engagés à mettre en place un système de pilotage qui permette de suivre les engagements et de prendre des mesures si nécessaire. Il est regrettable que la presse, comme à son accoutumée, ait mis en exergue les sujets qui font le « buzz » au détriment de questions plus techniques mais tout aussi importantes.

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