L'État n'est pas intervenu directement dans les dernières négociations, mais le fait que plusieurs membres du Gouvernement aient indiqué par voie de presse que les discussions étaient en bonne voie et qu'ils en validaient les premiers résultats – alors que la CFTC récusait pour sa part les premiers chiffrages – a évidemment pesé sur l'élaboration de l'accord sans qu'il soit possible ensuite de rectifier le tir.
Si certains considèrent que cet accord recule de facto l'âge légal de la retraite puisque certains salariés seront obligés de travailler une année supplémentaire pour obtenir une retraite à taux plein, je rappelle que plus de 30 % des futurs retraités ne sont pas concernés par la contribution de solidarité.
LA CFTC est tout à fait favorable à l'extension du paritarisme si cela permet de renforcer le dialogue social.
La motion d'orientation proposée lors de notre congrès confédéral va prochainement être éditée sous le titre « Pour un nouveau contrat social dans un monde en bouleversement ». Cela m'amène à l'« ubérisation » et au CPA, qui ne doit pas concerner seulement la formation mais englober l'ensemble des droits à la protection sociale, y compris la retraite de base et la retraite complémentaire, afin que chaque salarié sache où il en est. Il peut aussi, le cas échéant, permettre l'usage du compte épargne-temps (CET) pour un bref laps de temps en cas de nécessité familiale.
Quant à ceux qui ont choisi, faute de trouver un emploi salarié, de travailler pour des plateformes qui pratiquent l'« ubérisation », tous n'ont pas été avertis que, puisqu'ils ne cotisaient pas, ils n'étaient protégés ni en cas de maladie ni en cas de chômage, et je pense qu'ils seraient les premiers à accepter de cotiser en échange d'une protection sociale. Il est plus largement essentiel de simplifier les règles sociales si l'on veut permettre aux jeunes qui le souhaitent de développer une activité économique en dehors du salariat.