Véritable démocratie sociale, le paritarisme est lié, tout d'abord, à des facteurs sociétaux. Au fur et à mesure que se développe la gestion paritaire, les ayants droit perçoivent l'institution de moins en moins comme une entité politique, fruit parfois de luttes et de dialogues, et de plus en plus comme un prestataire, un service public. N'est-il donc pas temps de mener une démarche informative et pédagogique en direction du public concerné ?
Le paritarisme est également lié à des facteurs politiques. Issu du retour de la démocratie en 1945, personnalisé par le Conseil national de la Résistance, le dialogue social, qui participe de la démocratie sociale, s'inscrit dans une démarche hautement politique. Or le paritarisme se développe dans un univers syndical, patronal et salarié, morcelé ; le jeu politique y trouve naturellement matière à se développer. Les luttes d'influence et la concurrence, au demeurant bénéfiques, entre les diverses organisations syndicales n'incitent guère un exécutif frileux à leur déléguer davantage de responsabilités. Ne pensez-vous pas que cette frilosité, doublée d'une culture de la contestation, soit de nature à conduire, à terme, à la paralysie et, dans l'immédiat, à une gestion restreinte ?