Intervention de Véronique Louwagie

Réunion du 3 novembre 2014 à 21h00
Commission élargie : finances - affaires économiques - affaires étrangères - développement durable

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaVéronique Louwagie :

Selon les données du Gouvernement, la charge de la dette s'établirait à 44,3 milliards d'euros en 2015, en diminution par rapport à 2014 où elle atteignait 46,7 milliards d'euros. Cependant, le montant de la dette publique de notre pays a dépassé le seuil symbolique des 2 000 milliards d'euros et devrait s'élever à 97,2 % du PIB en 2015, ce qui constituerait un record. Se profile un niveau de dette supérieur à 100 % du PIB.

Monsieur le ministre, nous prenons acte de vos annonces récentes sur les nouvelles recettes envisagées pour réduire le déficit public de 3,6 milliards d'euros supplémentaires. Dans cette enveloppe, 400 millions permettront de diminuer la charge de la dette en 2015 via une baisse des taux d'intérêt. Le 1er juillet dernier, le taux d'emprunt à dix ans s'élevait 1,71 % et n'a pas cessé de chuter depuis, pour atteindre 1,28 % le 27 octobre. Notre pays emprunte donc à des taux dont la faiblesse est inédite.

Cette tendance pourrait s'inverser à la suite de la décision de la présidente de la FED de mettre un terme aux programmes de rachat d'actifs ; cette mesure devrait entraîner une remontée progressive des taux d'intérêt aux États-Unis avec un impact différé sur les taux européens. D'ici à 2015, la charge de notre dette dépassera le chiffre annoncé par ce PLF, et les 400 millions d'euros prévus deviendront rapidement caducs.

Depuis deux ans, le président de la République a pris de nombreux engagements pour que le déficit redevienne inférieur à 3 % du PIB et pour que le mouvement d'augmentation continue de notre dette cesse. Or le constat est aujourd'hui sans appel : l'objectif des 3 % a d'abord été fixé pour 2013, puis pour 2015 et maintenant pour 2017 ; dans l'incapacité de tenir ses promesses, le Gouvernement choisit de laisser filer les déficits et la dette. Vous avez évoqué un scénario prudent et de taux supérieur au consensus des économistes, mais la situation inquiète grandement le groupe UMP. Pourriez-vous nous éclairer sur ces différents points ?

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