Nous sommes tous attachés à notre agriculture. Je partage le tableau que vous en avez dressé, monsieur le ministre, mais de plan d'aide en plan d'aide, nos agriculteurs ont le sentiment de se rendre aux Restos du coeur. L'impact psychologique est très profond.
Peut-on adresser des signes aux éleveurs en matière d'assouplissement de la réglementation de l'eau – je pense en particulier à l'application de la directive « Nitrates », mais aussi aux restrictions, au niveau national, des produits phytosanitaires et des consultations avec le public ? Peut-on ralentir la mise en oeuvre de la réglementation « climat-air-énergie » et des règles concernant les zones de biodiversité et la gestion des déchets ?
Plus globalement, quelle est votre vision de notre agriculture dans dix ans ? Depuis dix ans, l'agriculture française stagne ; tous nos concurrents européens nous doublent. Le projet d'agro-écologie, que je n'approuve pas vraiment, sera peut-être utile, mais ne changera guère notre situation d'ensemble face à nos concurrents. Ne pourriez-vous pas envisager deux ou trois choix politiques forts concernant la régulation des marchés ? Autrement, les variations de prix continueront de provoquer des crises sans précédent. De même, ne peut-on pas prévoir la certification systématique de tous les produits alimentaires ? Allez-vous faire davantage concernant la répartition des aides de la PAC en les consacrant davantage à l'élevage, car ce sont bien les éleveurs porcins, bovins et laitiers qui souffrent le plus aujourd'hui ? Peut-on imaginer de renforcer le système de défiscalisation dans le monde agricole ?