Cet amendement concerne divers aspects de la question : cela me gêne, car il modifie l'intégralité de la rédaction de l'article 1er.
Les mésaventures du Grenelle de l'environnement, qui, dix ans après son adoption, n'a produit pratiquement aucun effet, faute d'objectifs précis à atteindre, nous ont conduits à recourir à la contrainte ; les objectifs poussent les acteurs à entrer dans le jeu d'un défi commun.
Vous demandez si cela peut être réalisé partout, si l'on regarde l'agriculture telle qu'elle est pratiquée aujourd'hui, la réponse peut sembler négative ; c'est ce qu'ont d'abord estimé nos interlocuteurs de la communauté d'agglomération de Lille. Lorsqu'ils ont entrepris leur démarche, les élus locaux pensaient la chose impossible en avançant que, dans le Nord–Pas-de-Calais, n'étaient produits que du sucre, des pommes de terre et des céréales. Or le but était, dans le domaine de la production maraîchère -base indispensable de l'alimentation-, de renouer avec la proximité de périphérie des villes, qui était la norme il n'y a pas si longtemps.
De son côté, le Grand Paris entre dans ce processus de production locale pour sa propre consommation. Si un rayon kilométrique précis était défini, les choses seraient plus difficiles ; mais je rappelle que la communauté urbaine de Bordeaux s'approvisionne à 40 % en produits biologiques locaux au marché d'intérêt national (MIN) qui sert de plateforme de regroupement pour toute la région. Là où ce type de productions a disparu, il faudra être en mesure de les réintroduire, en recourant à tous les outils utiles, aux légumeries évoquées par Mme Michèle Bonneton et aux abattoirs de proximité. Ce sont les régions qui doivent s'interroger sur l'ancrage territorial de l'alimentation.
L'impact environnemental est insuffisamment perçu, j'en veux pour preuve les difficultés rencontrées pour instituer un affichage alimentaire s'y rapportant ; l'élevage en pâturage extensif a plus d'impact que l'élevage hors-sol. La rédaction que vous proposez pose la question : préférons-nous une production animale issue de production hors-sol ou issue de l'élevage ?
Monsieur Hervé Pellois, je vous suggère de retirer votre amendement afin que nous puissions réfléchir ensemble à la question de la contrainte et réécrire cet article pour la séance.