Intervention de Joaquim Pueyo

Réunion du 8 décembre 2015 à 17h00
Commission de la défense nationale et des forces armées

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJoaquim Pueyo :

On peut se demander si l'on dispose des capacités techniques nécessaires pour surveiller les électrons libres installés en France et ailleurs en Europe. Pour autant, on ne peut charger l'espace Schengen de tous les maux – et l'histoire des migrations montre qu'avant la signature de l'Accord des immigrants entraient en Europe sans que l'on sache tous les contrôler. Il convient de relativiser ce à quoi nous sommes confrontés et de renforcer l'espace Schengen en améliorant le contrôle aux frontières extérieures de l'Union. Le PNR – dont, je le rappelle, l'activation n'a pas été empêchée par les Gouvernements mais par les états d'âme du Parlement européen – est un exemple concret de cette démarche.

Maire depuis 1983, j'ai constaté qu'au fil du temps les forces de police et de gendarmerie connaissent de moins en moins la population, singulièrement les habitants des quartiers sensibles ; cette évolution est surprenante. Il faut profiter de ce que l'on renforce les effectifs du renseignement territorial pour parvenir à analyser le processus qui mène à la radicalisation de certains secteurs de notre collectivité et, comme ont su le faire les Danois, à Aarhus en particulier, ne pas omettre d'associer les élus à la collecte de renseignements qui servent cette réflexion. Je dois vous dire mon étonnement d'avoir appris par la presse que celui qui était l'une des « voix » de Daesh avait vécu dans la commune dont je suis maire… Un minimum de confiance s'impose dans les relations entre les services de renseignement et les élus locaux.

J'ai rencontré ce matin, en ma qualité de président du groupe d'études sur les prisons et les conditions carcérales de notre Assemblée, des représentants des directeurs d'établissements pénitentiaires. Certains m'ont dit regretter l'absence d'un service de renseignement pénitentiaire de plein exercice ; y viendra-t-on ? Sachant que nombre des auteurs d'attentats sont des délinquants qui ont fréquenté les prisons françaises, les observations des surveillants peuvent apporter beaucoup.

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