Je m'exprime au nom du groupe Écologiste. monsieur le ministre, j'ai eu le plaisir de vous accueillir à Monbazillac, en septembre 2014, à l'occasion de la remise du label « Vignobles et découvertes ». Les professionnels demandaient alors la création d'un portail internet spécifique à l'oenotourisme ; elle a eu lieu, et je tiens à relayer leur satisfaction. En Dordogne, le tourisme est considéré comme un axe de développement vertueux. J'ai ainsi animé, le 7 décembre dernier, une réunion sur le climat à Monpazier, bourgade de 600 habitants dont la population est multipliée par vingt en été. Notre département privilégie le tourisme de qualité plutôt que le tourisme de masse. La directrice du comité départemental du tourisme a indiqué que 85 % des touristes interrogés se disent soucieux de la défense de l'environnement, et 54 % prêts à payer un peu plus cher pour que cette préoccupation soit prise en considération. Elle a rappelé que les sites et les monuments périgourdins reçoivent 3 millions de visiteurs par an, et que ces voyageurs sont à l'origine de 8 500 emplois directs. Toutefois, ces salariés ont très souvent le statut de saisonnier, avec les effets qui en découlent : des revenus peu élevés et de grandes difficultés à se loger. Faute que le tourisme y soit développé toute l'année, une grande précarité caractérise l'emploi dans les métiers de ce secteur en Périgord.
La vallée de la Dordogne est classée « réserve de biosphère » par l'UNESCO ; cela nous oblige. Or, nous constatons plusieurs problèmes. Le premier est l'aggravation de la pression sur les espaces naturels – mon collègue Germinal Peiro, empêché, très attentif à ces questions, vous parlerait des 1 000 canoës qui passent sous le pont du village de Castelnaud. Il y a aussi des conflits d'usages pour l'eau et pour l'électricité, et la station d'épuration de Monpazier, dimensionnée pour la population estivale, a un impact environnemental certain. Nous connaissons aussi des problèmes de mobilité. Enfin, l'accès au numérique pèche sérieusement, si bien que nous avons du mal à répondre aux besoins.
Les conclusions de cette réunion ont été qu'il fallait d'une part améliorer l'intermodalité des transports, d'autre part définir des dispositions législatives conditionnant l'attribution des labels et des aides publiques au respect de critères environnementaux, sociaux et d'accessibilité.