Monsieur le Premier ministre, la désespérance gronde dans notre pays. Les Français ne vous croient plus, à force de constater que vos promesses ne sont pas tenues et que vos politiques sont inefficaces. Ils ne croient plus en la puissance publique, incapable de contrer ce mal qui ronge notre société : le chômage.
Notre pays compte un million de chômeurs supplémentaires depuis votre arrivée aux responsabilités. Qu’avez-vous fait face à ces drames humains ? Ce ne sont pas la loi relative à la sécurisation de l’emploi et ses limites, le fameux pacte de responsabilité et de solidarité ou la mise en oeuvre en 2016 d’un état d’urgence sur l’emploi qui y changeront quoi que ce soit. Quel aveu d’impuissance !
Monsieur le Premier ministre, en la matière, il est temps que vous changiez de méthode. Il est temps que vous prêtiez attention à ce qui a pu fonctionner. Nous l’avons fait avec Jean-Louis Borloo, vous le savez, en réduisant le taux de chômage à moins de 8 % dans notre pays. La méthode, c’est le décloisonnement, le partenariat, l’échange avec l’ensemble des acteurs, tant ceux de l’économie sociale et solidaire que les régions. Il est tant d’arrêter de croire qu’une loi va changer les choses. Ce n’est pas une loi, quelle qu’elle soit, qu’elle soit portée par M. Macron ou par un autre membre du Gouvernement – y compris le Premier ministre, lequel se chargera ainsi de présenter la réforme constitutionnelle faute d’un accord entre les membres de son gouvernement –, qui changera les choses.
Il est temps que vous écoutiez ce qui se passe sur le terrain, monsieur le Premier ministre. Vous l’avez d’ailleurs très bien fait à Montreuil, où vous avez écouté comment les acteurs de l’économie sociale et solidaire sont capables de ramener nos compatriotes sur le marché du travail. Faites-le donc, et cessez d’essayer de nous imposer un diktat gouvernemental au moyen de lois qui ne changeront rien pour nos compatriotes. Alors que vous êtes aux responsabilités depuis quatre ans, le pays compte 5,4 millions de chômeurs ; c’est un scandale ! Monsieur le Premier ministre, il est temps d’agir !