Intervention de Emmanuel Sartorius

Réunion du 16 janvier 2013 à 10h15
Commission des affaires économiques

Emmanuel Sartorius :

Enfin, après la fin de la prime à la casse, le groupe a anticipé une reprise du marché qui ne s'est pas produite. Au cours de l'année 2011, il a fallu freiner brutalement les recrutements en cours au fur et à mesure que les perspectives de reprise s'éloignaient. Au cours du premier semestre 2012, PSA a ainsi consommé 1 milliard d'euros de cash flow opérationnel et enregistré sur l'exercice une perte de 819 millions d'euros, à l'origine de sa sortie du CAC 40. Pour témoigner des efforts de redressement du groupe, des gages ont été donnés au niveau des actifs notamment, avec la vente du siège de la Grande Armée pour le relouer, ce qui n'est pas forcément optimal. La filiale de véhicules de location du groupe a été cédée ainsi que la filiale logistique Gefco, fleuron du groupe. Les dépenses de recherche et développement ont été réduites tandis qu'un investissement à hauteur de 600 millions d'euros en Inde a été abandonné, ce qui est regrettable au regard des potentialités de ce marché d'1,4 milliard d'habitants. L'alliance avec General Motors s'est concrétisée par une augmentation de capital d'un milliard d'euros au printemps 2012, la création d'une joint-venture et la programmation de quatre projets. Enfin, un plan social a été élaboré, dont l'annonce a été faite le 12 juillet dernier. En conclusion, si le rapport admet que le plan social est difficilement évitable, il émet cependant des réserves sur ses modalités de mise en oeuvre. Un tel plan ne peut se contenter de tailler dans les dépenses sans offrir des perspectives d'avenir. Aujourd'hui, la situation a fortement évolué avec une dégradation des perspectives sur le marché européen. D'après les prévisions d'IHS Global Insight, un retour au pic de production de 2007 est attendu en 2018 mais les estimations de ventes entre juin et novembre dernier font état d'une chute de 4,2 millions de véhicules sur 7 ans, soit une moyenne annuelle de 600 000 véhicules, ce qui correspond à la capacité de production de deux usines d'assemblage. Dans le même temps, les marchés émergents prospèrent et c'est là que se situe l'avenir du groupe PSA mais il faut un partenaire. À cet égard, les perspectives de l'alliance avec General Motors s'annoncent plus modestes qu'initialement prévu. En définitive, l'enjeu industriel dépasse largement la situation du seul groupe PSA Peugeot Citroën.

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