Madame la ministre des affaires sociales, de la santé et des droits des femmes, alors que la Guyane se relève à peine d’une épidémie de chikungunya qui a touché plus de 15 000 personnes en deux ans, et tandis qu’elle doit désormais faire face à la menace du virus zika, qui a déjà affecté plus d’un million de personnes chez notre voisin brésilien, les finances des centres hospitaliers locaux sont au plus mal.
Le centre hospitalier de Cayenne voit sa situation se dégrader et annonce, au titre de 2015, un déficit budgétaire de 11 millions d’euros, doublé d’un handicap de 25 millions d’euros de dettes impayées auprès des fournisseurs.
Le centre médico-chirurgical de Kourou présente également des comptes extrêmement dégradés, avec un déficit estimé à plus de 8 millions d’euros. Cette situation pourrait entraîner le retrait de la Croix-Rouge de sa gestion puis son intégration forcée au centre hospitalier de Cayenne, qui se retrouverait dès lors face à un déficit insupportable, avec à court terme des besoins de l’ordre de 44 millions d’euros.
En outre, les personnels de santé affichent désormais publiquement leur désarroi et leurs inquiétudes, lesquelles sont relayées par la société civile qui a lancé une pétition en ligne pour sauver le centre médico-chirurgical de Kourou.
Pis, sur la situation financière calamiteuse viennent maintenant se greffer des contestations sociales émanant des cadres supérieurs de santé du centre hospitalier de Cayenne, qui mettent directement en cause la gestion de l’actuel directeur de leur établissement.
Dans votre loi sur la santé, madame la ministre, vous avez affiché de fortes ambitions pour les ultramarins, qui attendent aujourd’hui des actes concrets. Aussi, je vous remercie de bien vouloir m’éclairer quant aux mesures immédiates que vous envisagez pour apporter des réponses pérennes aux difficultés éprouvées par le service public de la santé en Guyane.