Intervention de Nadia Ghedifa

Réunion du 16 janvier 2013 à 10h15
Commission des affaires économiques

Nadia Ghedifa, directrice générale de la société SECAFI :

Il nous semble qu'il manque au niveau de PSA une réflexion stratégique de moyen terme. De nombreuses entreprises travaillent sur des scénarios à quatre ou cinq, développent des hypothèses variées, ce qui leur permet d'anticiper les obstacles structurels.

Pour les salariés de Peugeot employés sur le site de Rennes, la situation s'annonce également compliquée.

Pour en revenir à Aulnay, il est évident que la question de la revitalisation du site aurait dû être posée bien plus tôt. Aujourd'hui, il faut entreprendre très rapidement des actions qui nécessitent du temps, surtout si l'on souhaite que chaque salarié quittant le site d'Aulnay retrouve un poste en accord avec ses souhaits. Ainsi, sur le site d'Aulnay, près de 80 % des personnels sont assurés de retrouver un emploi. Pour autant, certaines offres d'emplois nécessitent des formations professionnelles préalables. En ce qui concerne les autres salariés, il sera nécessaire de mettre en place des dispositifs d'accompagnement innovants sur une plus longue durée.

S'agissant du site de Rennes, le bassin est moins dynamique que celui d'Aulnay, tout le monde en conviendra. En conséquence, le processus de reclassement des personnels est plus complexe à mettre en oeuvre, notamment car les possibilités de réimplantation d'unités industrielles sont limitées. Ainsi, si le site de Rennes se trouvait confronté à la même situation que celui d'Aulnay, la situation serait beaucoup plus complexe à gérer. C'est pourquoi le rapport préconise de mener une réflexion approfondie sur l'avenir de ce site à moyen terme.

J'en viens à présent à la notion de filière automobile. Nous avons proposé deux pistes de réflexion, au niveau européen comme au niveau national. S'agissant du niveau européen, il n'est pas du tout acquis que le marché soit assez mûr pour obtenir un accord entre les différents acteurs, et notamment les constructeurs. Nous avons cité le cas de Volkswagen, qui n'est pas particulièrement intéressé par une telle évolution. Pourtant, il est évident que la réflexion doit être menée au niveau européen. À nos yeux, il conviendrait d'envisager un encadrement des prix : il ne s'agirait pas d'établir un prix unique des voitures en général, car les disparités sont trop grandes d'un modèle à l'autre, mais de procéder plutôt par gamme par exemple.

Au niveau national, il est essentiel de rappeler que nos débats portent aujourd'hui sur la situation d'une grande entreprise, qui dispose des moyens de mettre en place des actions cohérentes. Si l'on s'intéresse en revanche à l'ensemble de la filière, la situation de nombre d'entreprises est bien différente et il y a un besoin d'accompagnement de la filière.

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