Intervention de Geneviève Gaillard

Réunion du 12 janvier 2016 à 17h00
Commission du développement durable et de l'aménagement du territoire

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaGeneviève Gaillard :

Nous n'étions que quelques-uns à nous pencher sur ces problèmes il y a une dizaine d'années, mais les travaux menés et les résultats mis en évidence au sujet des pesticides, en particulier des néonicotinoïdes, ont provoqué une prise de conscience chez un nombre croissant de parlementaires.

Si les premières études ne permettaient pas de se faire une opinion du fait que leurs résultats se contredisaient parfois, le doute ne semble plus permis depuis quelques années au sein de la quinzaine d'États faisant partie de la task force européenne, tous les travaux aboutissant désormais aux mêmes conclusions quant à l'influence des néonicotinoïdes sur la mortalité des pollinisateurs en général et des abeilles en particulier.

L'étude que vous venez de nous présenter conforte ce que nous étions enclins à penser, à savoir que les néonicotinoïdes jouent un rôle significatif vis-à-vis des abeilles, donc sur la production de miel, mais aussi que l'utilisation des pesticides peut avoir des conséquences sur la santé humaine.

Dans le cadre de l'examen de la loi sur la biodiversité, Gérard Bapt et Delphine Batho ont fait adopter l'année dernière, avec le soutien de Laurence Abeille et le mien en tant que rapporteure, un amendement visant à interdire les néonicotinoïdes dès 2016. Le délai prévu était sans doute trop court pour permettre une application efficace, car une telle mesure nécessite d'être assortie de solutions de remplacement. La commission du développement durable du Sénat a supprimé cette interdiction, que nous réintroduirons peut-être sous une autre forme. Nous avons rencontré les représentants de Limagrain et de Bayer, qui nous ont dit être en train de travailler à la mise au point de substituts moins toxiques que les néonicotinoïdes. Avez-vous des informations complémentaires sur ce point ?

Lorsque la question des néonicotinoïdes est évoquée, certains affirment que rien ne presse, dans la mesure où, selon eux, l'Europe va bientôt faire le travail « à notre place ». Que pensez-vous de l'évolution européenne au sujet de ces produits ?

Enfin, l'INRA a publié une étude, fin 2015, évoquant un phénomène que j'ai moi-même constaté sur mes ruchers, à savoir l'immunité sociale des abeilles : lorsqu'elles font face à une menace particulière telle la loque ou l'arrivée de frelons asiatiques, elles s'organisent pour mieux résister. Cela dit, l'étude en question n'est pas très claire. J'aimerais savoir si ce phénomène d'immunité sociale ne serait pas, aujourd'hui, un peu trop mis en avant par ceux qui ont intérêt à défendre les néonicotinoïdes. (Murmures)

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