Vous nous avez expliqué que la mortalité des abeilles pouvait avoir des causes multifactorielles, liées notamment aux variations de leurs ressources alimentaires au cours de l'année. Je suis élu d'une région de grandes cultures, où se fait certainement sentir un manque de diversité de ces ressources. Les agriculteurs de Champagne-Ardenne travaillent en partenariat avec les apiculteurs, à qui ils permettent d'installer leurs ruches dans les haies, afin qu'elles puissent butiner en toute liberté sur les parcelles.
J'aimerais savoir si vous disposez d'informations plus précises au sujet des effets des néonicotinoïdes selon leur mode de mise en oeuvre : l'utilisation de ces insecticides a-t-elle les mêmes effets selon qu'elle est faite par application foliaire ou sur les semences ?
Si certains néonicotinoïdes ont été interdits en Europe, d'autres sont encore autorisés et j'estime, en tant qu'agriculteur, qu'ils sont absolument nécessaires, notamment pour le traitement des escourgeons et des orges à l'automne : à défaut, les cultures seraient envahies de pucerons, ce qui se traduirait par une chute de rendement de l'ordre de 35 % à 40 % – à moins qu'on ne les traite en foliaire au printemps, avec des conséquences bien plus lourdes sur l'environnement. Ne pensez-vous donc pas qu'il faille distinguer, au sein des néonicotinoïdes, ceux qu'il faut interdire de ceux que l'on doit pouvoir continuer à utiliser ?