Intervention de Olivier le Gall

Réunion du 16 janvier 2013 à 9h45
Commission du développement durable et de l'aménagement du territoire

Olivier le Gall :

L'agro-écologie constitue l'un des sept axes de développement prioritaire de l'INRA pour les dix ans à venir.

La première étape consiste à définir précisément le contour scientifique de cette notion, qui est à l'origine apparue dans la société sous la forme d'une pratique et qu'il convient désormais d'appréhender comme un domaine de recherche à part entière. Des travaux ont été réalisés en 2012, permettant de faire apparaître dans la notion une combinaison de dimensions techniques et humaines. C'est d'ailleurs l'une des forces de l'INRA, aux plans international ou national, que d'être capable d'associer à sa réflexion scientifique des chercheurs en sciences humaines — économie, sociologie, sciences de gestion, etc. Par exemple, dans le domaine de la gestion intégrée de la santé des cultures, on tend aujourd'hui à considérer les apports de ces sciences humaines comme un point d'entrée, et non un point de sortie – ce qui est une véritable révolution dans la façon d'aborder la recherche ! Ce n'est pas aisé, on tâtonne encore un peu, mais on progresse et on dispose d'un certain nombre d'atouts pour ce faire.

L'agro-écologie ne consiste pas à accommoder des recettes du passé au goût du jour, « mettre la ville à la campagne » comme on le disait dans les années cinquante. Cette approche recèle au contraire une vraie modernité : les espaces fortement anthropisés sont désormais considérés par nos collègues écologues comme des terrains de travail extrêmement riches, sur lesquels ils s'étaient peu investis jusqu'ici et où ils peuvent mettre à l'épreuve un certain nombre de concepts.

Quant aux objets d'étude, ce sont ceux sur lesquels travaille l'unité mixte d'agro-écologie située à Dijon, créée en 2011 par la fusion de quatre départements préexistants et pilotée en association avec Agrosup Dijon et l'Université de Bourgogne. Il s'agit notamment de la microbiologie des sols — une question très compliquée, conduisant à la mise en oeuvre de méthodologies innovantes et reprenant certaines techniques métagénomiques mobilisées, par exemple, pour l'analyse du microbiome du tube digestif humain. L'unité travaille également sur la génétique des légumineuses, dans une perspective de gestion optimisée des sols cultivés, les plantes adventices — c'est-à-dire les « mauvaises herbes » — et les symbioses racinaires.

Beaucoup de travaux restent encore à faire, de manière générale, sur les semences, afin de les adapter aux pratiques modernes de l'agro-écologie : par exemple, sélectionner un blé qu'on puisse semer plus tardivement de manière à éviter que les plantes adventices aient germé auparavant.

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