Intervention de François Houiller

Réunion du 16 janvier 2013 à 9h45
Commission du développement durable et de l'aménagement du territoire

François Houiller, président de l'Institut national de la recherche agronomique, INRA :

Les questions relatives à l'alimentation saine et durable ainsi qu'à l'affaiblissement des défenses immunologiques font l'objet de recherches, regroupées au sein de l'INRA sous le vocable de toxicologie alimentaire et menées par une grosse unité de recherche située à Toulouse, Toxalim. Elle a notamment travaillé – et obtenu un certain nombre de résultats – sur le bisphénol ainsi que, dans un domaine OGM évoqué tout à l'heure, sur l'allergénicité de tel ou tel produit alimentaire. Ces travaux font souvent l'objet de partenariats, soit avec l'INSERM, soit avec des universités. Nous avons de plus toute une série de programmes qui concernent l'étude des comportements - aussi bien biologiques qu'économiques - alimentaires, puisque ces deux aspects ne peuvent être dissociés - des consommateurs.

Nous avons par ailleurs étudié, dans un domaine plus éloigné de l'alimentation, les effets de l'ambroisie qui génère des problèmes importants d'allergie.

Pour répondre aux questions précises posées par le président Jean-Paul Chanteguet, nous avons effectivement considéré l'étude de l'adaptation de l'agriculture et de la forêt au changement climatique comme grandement prioritaire : il s'agit d'une évolution de portée majeure. Nous participons à des initiatives européennes et internationales sur ce sujet, tout en conduisant en interne nos propres programmes de recherche. Il faut garder à l'esprit que la question ne se pose pas de la même façon pour les plantes et les environnements pérennes - comme la forêt et la vigne - et pour celles qui ne le sont pas, comme le blé ou les cultures. Les résultats auxquels nous avons abouti sont assez largement partagés et diffusés. La question de la diffusion de notre connaissance est par ailleurs souvent posée : sur cette question de l'adaptation au changement climatique, elle va jusqu'à l'édition de manuels utilisés dans le monde agricole. Nous avons de plus regroupé, dans un livre blanc, toutes les évolutions prévisibles, culture par culture, ainsi que les principales questions qui se poseront au cours du processus. Cette démarche me paraît à la fois pratique et impactante.

Concernant la biomasse, on observe la mise en place de toute une série de nouvelles filières tirant parti des usages énergétiques et chimiques de la ressource. L'INRA, qui veille continuellement à la complémentarité plutôt qu'à l'opposition entre usages alimentaire et énergétique, occupe dans ce domaine une place importante, puisque nous disposons notamment d'un démonstrateur préindustriel et que nous participons à trois instituts d'excellence en énergie décarbonée. Nous développons également – et cela intéresse un monde industriel émergent – des projets qui visent à développer de nouveaux usages de la biomasse.

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