S'agissant du permis de conduire, madame la présidente, nous sommes en train d'appliquer la loi que vous avez votée. Le permis de conduire se compose de deux examens, l'un pratique, l'autre théorique. Pour le premier, le ministère de l'intérieur souhaitait le renfort de personnels extérieurs à son administration : 50 postiers ont été agréés et ont suivi une formation pendant trois mois ; ils viendront en ce début d'année soutenir les examinateurs du permis de conduire pratique afin d'accélérer les procédures. Pour le second, le changement est encore plus radical. Lorsque l'Autorité de la concurrence et le ministère de l'intérieur auront pris les décisions et les décrets d'application nécessaires, nous permettrons aux jeunes de passer leur examen de code dans un bureau de poste ou dans un centre postal d'examen sur la totalité du territoire. Nous sommes prêts. Pour ce projet qui a été piloté par M. Jacques Savatier, nous sommes l'arme au pied ; nous attendons les décrets.
Cela va changer considérablement la vie des jeunes Français. Ils n'auront plus besoin d'attendre la prochaine session dans quinze jours à la préfecture ou à la sous-préfecture. Ils prennent rendez-vous dans leur bureau de poste pour passer l'examen. Les postiers contrôlent leur identité, comme ils le font déjà pour 900 000 personnes par jour, au guichet ou à domicile, pour remettre de l'argent, un recommandé ou un colis. Les jeunes Français pourront passer le code beaucoup plus rapidement et à un coût moindre.
Quant à la provocation de M. Daniel Fasquelle, si la Poste ne touche pas le CICE, quelle entreprise le touchera ? Le CICE a pour objectif d'aider à la transformation d'une entreprise confrontée à des problèmes de compétitivité, de formation et d'investissement.
Le CICE est fait pour nous puisque nous devons faire face à une transformation considérable de notre métier, avec la baisse de 30 % du volume du courrier depuis dix ans. On ne peut pas faire mine de s'étonner d'être le premier bénéficiaire alors que l'entreprise est celle qui emploie le plus de monde. Si le Parlement avait choisi une autre assiette d'allégement de charges, nous serions restés le premier bénéficiaire car nous sommes le premier employeur de salariés modestes. Il est donc tout à fait logique que nous touchions le CICE.
2014 a été une année difficile au cours de laquelle notre résultat d'exploitation a baissé sensiblement. Le CICE a représenté la moitié des résultats du groupe, donc la moitié de notre capacité d'investissement. Mon travail dans les cinq années à venir consiste à faire en sorte que le CICE compte le moins possible dans le développement du groupe. J'espère qu'en 2020, si notre résultat d'exploitation atteint 2 milliards et non plus 800 millions, le CICE ne représentera plus qu'un huitième de ce que nous aurons réalisé. Cela veut donc bien dire qu'il aura joué son rôle fiscal et stratégique pour La Poste.
Avant d'en venir à la présence postale territoriale, un point de méthode : nous ne pouvons pas changer les horaires ou modifier le statut d'un point de contact sans concertation avec les élus. C'est une règle absolue. Dans une immense organisation comme la nôtre, il peut y avoir des dysfonctionnements. Je vous invite à nous les signaler. C'est une question de discipline essentielle.