Intervention de Julien Aubert

Séance en hémicycle du 19 janvier 2016 à 15h00
Questions au gouvernement — Légionnaires victimes d'une avalanche en savoie

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJulien Aubert :

Monsieur le Premier ministre, hier, cinq serviteurs de la France sont morts. Une avalanche en Savoie a fait treize victimes dans les rangs de la Légion étrangère : cinq disparus et huit soldats blessés.

Aujourd’hui, le deuxième régiment étranger de génie – REG – basé dans ma circonscription de Vaucluse est en deuil. Cet événement tragique, qui a eu lieu au cours d’une sortie d’entraînement en montagne, à Valfréjus, en Savoie, frappe de plein fouet non seulement la petite commune rurale de Saint-Christol, qui accueille la base de ce régiment, mais aussi tout le plateau d’Albion et plus largement le département de Vaucluse.

Je ne pense pas déformer la pensée des Vauclusiens en disant que nous sommes tous fiers d’accueillir sur notre territoire ces hommes prêts à mourir pour la France, alors que nombre d’entre eux ne sont pourtant pas français.

Monsieur le Premier ministre, depuis sa création en 1999, ce n’est hélas pas la première fois que le deuxième REG paie le prix du sang au service de l’intérêt supérieur de notre nation.

Ainsi, avant ce drame, quatre légionnaires avaient perdu la vie en Afghanistan entre 2010 et 2012. Entre 2012 et 2015, trois soldats ont péri lors d’entraînements, dont l’un dans des circonstances similaires.

J’ai été personnellement perturbé par les débats stériles lancés sur certains plateaux concernant les conditions de cet accident, car je pense d’abord aux familles et aux collègues des victimes. Les hommes du deuxième REG, que je connais bien, sont des soldats aguerris, spécialistes du combat en haute montagne, totalement dévoués et pleinement conscients du danger de chacune de leurs missions.

C’est pourquoi, je souhaiterais que vous fassiez taire toute polémique en nous précisant les conditions de l’exercice qui était en cours. Pouvez-vous nous confirmer que ce drame est bien la conséquence d’un accident, et non d’une impréparation ? L’honneur de ce régiment d’élite est jeu.

Je souhaiterais également que vous informiez la représentation nationale des dispositions que le Gouvernement entend prendre à l’égard de ceux qui pleurent aujourd’hui un père, un mari ou un ami. Dans le cas où certains de ces légionnaires ne seraient pas français, pouvez-vous nous indiquer si le Gouvernement prévoit de leur donner la nationalité à titre posthume ?

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