Monsieur Wauquiez, on ne peut pas se plaindre sans cesse que l'État est étouffé par la technocratie, et admettre que les politiques ne jouent pas leur rôle ! C'est à nous qu'il revient de trancher. Je remercie la Cour des comptes de ce travail très exhaustif, qui me paraît justement un très bon instrument d'aide à la décision.
La question des liens avec les entreprises serait intéressante, ne serait-ce que parce que le Gouvernement envisage d'instaurer de nouvelles aides, afin, en particulier, de soutenir l'apprentissage. L'entreprise peut être la meilleure ou la pire des choses. Ainsi, certains jeunes motivés, capables, font des stages, mais sont ensuite chassés de l'entreprise qui les accueillait, parce qu'elle n'a plus besoin d'eux : souvent, ils ne reviennent pas dans le système scolaire, mais sont simplement au chômage. C'est alors l'entreprise qui a provoqué le décrochage ! Ce sont des cas que tous ceux qui ont siégé dans les conseils d'administration de lycées professionnels ont connus. Inversement, l'entreprise peut jouer un rôle vraiment positif. Dans la région des Pays de la Loire, les dispositifs destinés à lutter contre le décrochage nous ont paru si insatisfaisants que des parlementaires ont décidé d'agir – je pense notamment à notre collègue Dominique Raimbourg, qui a investi l'essentiel de sa réserve parlementaire dans un dispositif intitulé « Jeune Envie Motivation ». Nous avons vraiment réussi à tirer des jeunes d'affaire, avec des moyens vraiment faibles. Vous êtes-vous penchés sur ces dispositifs alternatifs, qui font intervenir des entreprises soucieuses d'aider les jeunes ?
Enfin, vous n'avez pas évoqué le cas des décrocheurs handicapés. Avez-vous travaillé sur ce dossier ? La question de leur accueil par des entreprises adaptées s'est posée lors de la discussion du projet de loi de finances, mais nous n'avons pas trouvé de financement.