Madame Benraad, je souhaite vous adresser remerciements et compliments. Vous nous avez mis en garde contre l'interprétation simpliste des positions religieuses, et vous entendre qualifier le califat de puissance coloniale, impérialiste et de produit dégénéré de la décolonisation était réjouissant, car il est toujours heureux de bien nommer les choses. Vous avez également raison d'appeler à la reconstruction des États syrien et irakien, alors que beaucoup dans les chancelleries jouent aux apprentis sorciers en songeant à d'autres stratégies. Cela me rappelle une expression de M. Michel Rocard à propos des pays africains, diagnostiquant que leur drame n'était pas dû à trop d'État, mais à pas assez. Il convient de reconstruire ces deux États, issus d'une malheureuse période coloniale mais qui existent ; la tâche sera longue et difficile, mais il n'y a pas d'autre solution.