Nous recevons ce matin M. Joseph Beretta, président de l'Association nationale pour le développement de la mobilité électrique, plus connue sous l'appellation AVERE-France. Créée en 1978 sous l'impulsion des autorités européennes, cette organisation est la « détentrice historique » de la propulsion électrique, aux origines très anciennes : on se souvient, par exemple, des premiers réseaux de tramways ou de trolleybus qui équipaient les grandes villes. L'originalité d'AVERE est de rassembler la majeure partie des acteurs participant à l'écosystème de la mobilité électrique – industriels, énergéticiens, chercheurs et collectivités publiques. M. Beretta dispose ainsi d'une vision transversale et constamment actualisée du secteur.
Si le véhicule électrique progresse, il ne représente encore que 1 % environ des ventes de véhicules neufs en France. Sa part de marché atteint toutefois un peu plus de 4 % si l'on y ajoute les différents modèles hybrides, dont les constructeurs multiplient les offres. L'usage du véhicule électrique retient plus particulièrement l'attention de la mission, car il représente une véritable rupture, notamment dans les villes, grâce au succès des systèmes d'utilisation partagée.
Des freins demeurent cependant. L'autonomie des véhicules pose toujours problème, tant en termes de durée d'utilisation que de modalités de recharge. La ligne de partage entre les différentes solutions techniques paraît encore confuse. Les batteries lithium-ion seront-elles dépassées par les batteries lithium-métal polymère, que produit aujourd'hui le groupe Bolloré ? Enfin, existe-t-il réellement une filière industrielle française du véhicule électrique, ou sommes-nous toujours tributaires d'importations, notamment asiatiques, voire de brevets étrangers, pour ses équipements-clés ?