Le véhicule électrique ne représente aujourd'hui qu'1 % du marché, soit une petite flotte. Mais si l'on projette d'atteindre 10 % du parc, on risque, avec le montant de l'aide actuelle, de faire exploser le budget de l'État. Ce montant, qui est tout de même de 10 000 euros par véhicule, est-il justifié au regard des avantages que procure le véhicule électrique ? Et a-t-on tenu compte, dans les analyses du cycle de vie, de l'origine de l'électricité consommée, sachant qu'en France 82 % de cette électricité est produite à partir d'énergie nucléaire, 14 % à partir d'énergies renouvelables et 4 % à partir d'énergie thermique ?
D'autre part, le grand problème technologique auquel on se heurte depuis cinquante ans est celui des batteries. On peut les améliorer un peu, mais les spécialistes considèrent qu'aucune rupture technologique n'est prévisible dans les quinze ans à venir. Dès lors, comment justifier une politique extrêmement coûteuse au regard des économies réalisées ? On pourrait tout aussi bien consacrer de telles sommes d'argent à l'amélioration des véhicules thermiques ou hybrides – cette dernière solution étant l'une de celles qui, si je puis dire, « tient la route » le mieux.