Dans le cadre du travail que nous menons avec la filière pour proposer une stratégie de développement du GNV, nous retenons un scénario qui sera tiré par le transport de marchandises. À l'horizon 2020, nous prévoyons 12 000 poids lourds, soit une multiplication par sept, 20 000 véhicules utilitaires – une multiplication par trois –, 4 000 véhicules légers et 3 000 bus. Ce scénario de développement est très proche du projet de stratégie nationale pour une mobilité propre.
Pour permettre à ces véhicules de fonctionner, il faut, pour commencer, un réseau de 150 stations-service pour les poids lourds, ouvertes également à d'autres véhicules. Cela représenterait un investissement d'environ 150 millions d'euros. Nous n'avons pas le temps de l'aborder aujourd'hui, mais nous avons également étudié les lieux possibles d'implantation. Si l'on pérennisait le dispositif actuel de stimulation de la demande sur quatre ou cinq ans, ce réseau de stations émergerait naturellement au travers de l'investissement privé. Il devrait être complété par un réseau de proximité : encore 150 stations, pour un investissement plus léger, de l'ordre de 50 millions d'euros. Ces stations de proximité permettraient aux territoires de mettre en oeuvre la politique d'amélioration de la qualité de l'air. En revanche, si le premier réseau peut émerger naturellement, ces stations de plus petite taille, qui correspondent à une demande plus diffuse, auraient besoin du soutien de la puissance publique, par exemple par le biais du programme d'investissements d'avenir.
Enfin, les infrastructures gazières représentent un réseau de transport et de distribution – 32 000 kilomètres pour GRTgaz –, mais également quatorze lieux de stockage souterrain et trois terminaux méthaniers. Les hypothèses du scénario de développement que j'ai évoqué conduiraient à des consommations de gaz de l'ordre de 3 térawattheures en 2020, soit 0,5 % de la consommation française. Le réseau est tout à fait capable d'accueillir ces quantités. Les infrastructures sont donc dimensionnées pour raccorder les futures stations.
Les stockages souterrains peuvent renfermer jusqu'à 20 % de la consommation nationale de gaz et sont en mesure d'assurer des niveaux de sécurité d'approvisionnement équivalents à ceux aujourd'hui en vigueur pour les carburants pétroliers.