Intervention de Marisol Touraine

Séance en hémicycle du 26 janvier 2016 à 15h00
Questions au gouvernement — Tiers payant généralisé

Marisol Touraine, ministre des affaires sociales, de la santé et des droits des femmes :

Monsieur le député, le Conseil constitutionnel a validé la totalité des mesures phares de la loi de modernisation de notre système de santé. Il a validé, par exemple, le rétablissement du service hospitalier, contre vos souhaits (Exclamations sur les bancs du groupe Les Républicains), l’instauration du paquet de cigarettes neutre, l’expérimentation des salles de consommation à moindre risque (« Ce n’est pas la question ! » sur les bancs du groupe Les Républicains), la création de l’action de groupe en matière de santé, la suppression du délai de réflexion pour l’interruption volontaire de grossesse, la mise en place du droit à l’oubli.

Le Conseil constitutionnel a validé le principe du tiers payant qui se mettra en place cette année, comme prévu, à partir du 1er juillet prochain.

1 commentaire :

Le 27/01/2016 à 11:13, laïc a dit :

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"la suppression du délai de réflexion pour l’interruption volontaire de grossesse"

Pour quelque chose d'aussi grave que la vie humaine, tout délai de réflexion est conseillé, et devrait bien sûr être obligatoire, c'est la moindre des choses (sauf pour la pilule du lendemain, car le lendemain est une donnée temporelle qui prouve une détermination qui ne prend même pas en compte le fait de savoir si la femme est enceinte ou non).

Voici ce que j'ai trouvé sur le net, de la part d'une association s'occupant d'IVG :

"Une décision de justice (antérieure à la mise en place de la nouvelle disposition législative) vient confirmer ce que nous savons par expérience à l’Association sos-ivg après avoir écouté des milliers de femmes qui découvrent une grossesse «  non désirée » : Il est d’une importance capitale de prendre le temps de la réflexion. Au cours de cette période imposée par la loi, il est souhaitable d’être aidée par un psychologue ou par un simple entretien téléphonique de « mise au point ». Nous savons bien que la femme dans ce genre de situation est ambivalente et subit trop souvent des pressions psychologiques fortes. Prendre le temps de faire un « retour sur soi-même » peut éviter bien des regrets !"

Cette suppression de délai de réflexion va de pair avec la négation de la situation de détresse de la femme enceinte, comme si la détresse n'était pas un élément susceptible d'être pris en compte lors d'un avortement. La non-assistance à personne en danger est une notion de droit fondamentale, et toute loi refusant de prendre en compte un danger menaçant l'équilibre de la femme enceinte et la poussant à avorter malgré son désir profond de garder son enfant ne devrait pas normalement être votée.

Maintenant, les députés font ce qu'ils veulent, n'est ce-pas ? le contrôle citoyen et moral, c'est zéro pointé, et après on va nous expliquer doctement que l'on est en démocratie et que l'Etat ne connaît pas l'arbitraire...

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