Je salue le travail du rapporteur et l'honnêteté qui est la sienne de nous avoir fait part de ses doutes. L'assurance chômage européenne est une idée française, d'économistes, qui mêle considérations économiques et sociales. C'est un aspect de l'Europe qui nous importe beaucoup. Je partage l'avis du rapporteur sur le caractère très entremêlé du sujet et sur le fait que sa mise en oeuvre puisse être compliquée. Laisser échapper aux partenaires sociaux la gestion de l'assurance chômage paraitrait pour le moins délicat. En outre, cela signifierait la création d'une nouvelle administration, ce qui aurait un coût que les Français ne seraient sans doute pas disposés à accepter. Enfin, se poser cette question revient à dire qu'on a pas de réponse à la nécessité d'harmonisation du droit du travail en Europe ; comme l'a très bien dit la Présidente, la problématique sur le fractionnement du salariat est réelle. Ce sont des bruits faibles, mais sur lesquels il faut effectivement se poser beaucoup de questions. N'oublions pas que notre système d'assurance chômage est très favorable, ce qui n'est pas le cas dans tous les pays. Le risque est de tirer les « avantages acquis », comme disait François Mitterrand, vers le bas. Il faut faire attention à cette « bonne idée » qui n'en est peut-être pas une.