Intervention de Pierre Lequiller

Réunion du 13 janvier 2016 à 16h30
Commission des affaires européennes

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaPierre Lequiller :

Monsieur le secrétaire d'État, nous avons tellement de plaisir à vous entendre que nous regrettons que vous ne puissiez nous accorder plus d'une heure. Lorsqu'une délégation de notre Commission s'est rendue au Bundestag, la Chancelière elle-même a répondu à nos questions pendant plus de deux heures. C'est une pratique dont la France devrait s'inspirer.

J'ai le sentiment que, bien que nous subissions des crises gravissimes, les choses avancent très lentement. Le Premier ministre nous avait promis le PNR lors de son dernier discours d'investiture : il n'a toujours pas été voté, en raison d'oppositions à gauche et au Front national. Schengen connaît une crise totale, puisque les frontières intérieures ont été rétablies. Or, depuis des années, nous réclamons des moyens supplémentaires pour Frontex. On lui en a accordé quelques-uns, mais ils sont insuffisants : les frontières extérieures doivent être surveillées par les Européens ! De manière générale, il faut revoir l'ensemble de la question ; c'est pourquoi je souscris à la formule d'un « Schengen 2 ». En effet, seuls les pays décidés à jouer le jeu doivent pouvoir entrer dans le système Schengen. Par ailleurs, je crois, même si je sais que cela fait un peu grincer des dents, qu'en matière d'immigration, l'Europe devrait s'inspirer de l'expérience espagnole, car l'important est d'être efficace. Or, les Espagnols ont conclu avec la Mauritanie, le Sénégal et le Maroc des accords de coopération qui permettent à la Guardia Civil de surveiller elle-même les côtes de ces pays, de sorte que l'Espagne est parvenue à une « immigration zéro » l'année dernière.

Enfin, je voudrais évoquer le passage éventuel de la Chine au statut d'économie de marché au sein de l'Organisation mondiale du commerce (OMC). Son statut actuel nous autorise à appliquer des droits de douane pour protéger nos industries, mais un certain nombre d'acteurs – notamment Angela Merkel, qui s'est prononcée en ce sens en 2010 – sont favorables à une évolution de ce statut. Or, ce serait fâcheux pour la France et l'ensemble de l'Europe. Où en sommes-nous dans ce domaine ? Je vous ai adressé une question écrite à ce sujet au mois de septembre.

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