Intervention de Arnaud Richard

Réunion du 27 janvier 2016 à 9h30
Commission des affaires sociales

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaArnaud Richard :

Tout le monde en convient : la formation alternée offre aux jeunes un rempart contre le chômage et l'exclusion, tout en permettant de doter nos entreprises de compétences adaptées à leurs besoins. Alors qu'un jeune sur quatre est en recherche d'emploi, comment expliquer que l'alternance ne soit pas privilégiée au moment de l'orientation ? Les faits parlent d'eux-mêmes : qu'il s'agisse du financement, de la gouvernance ou de l'adéquation aux besoins du marché et des territoires, les défauts du système sont nombreux et connus, et les chiffres des entrées en apprentissage n'incitent guère à l'optimisme.

Depuis l'arrivée au pouvoir de l'actuelle majorité, le nombre de nouveaux contrats d'apprentissage a diminué de 8 % en 2013 et de 3 % en 2014. Cette tendance s'explique avant tout par l'accumulation des décisions dramatiques du Gouvernement. La baisse de 16 % – soit 550 millions d'euros – des crédits dédiés à l'apprentissage en 2014, la suppression de l'aide à l'embauche d'un alternant supplémentaire ou la réduction du crédit d'impôt et de l'indemnité compensatrice forfaitaire en 2013 sont autant de mesures qui ont gêné le développement de l'apprentissage.

Les annonces du Président lors de ses voeux aux acteurs économiques permettront-elles de réparer les erreurs commises depuis le début du quinquennat ? La proposition de loi de nos collègues Les Républicains va dans le bon sens ; de cette première étape, nous retenons en particulier le repositionnement de la région comme pilote du système de l'apprentissage, prévu à l'article 1er. La gestion par la région des lycées professionnels et des CFA devrait permettre de rationaliser et de décentraliser leur pilotage, tout en apportant davantage de cohérence à l'ensemble de la formation professionnelle initiale. L'offre de formation serait plus adaptée aux besoins économiques locaux, l'organisation et la carte des formations seraient optimisées, ce qui permettrait de réaliser des économies budgétaires substantielles.

L'orientation et la préparation des jeunes à l'univers de l'apprentissage constituent également un défi majeur. L'abaissement de l'âge d'entrée dans l'apprentissage, proposé à l'article 3 – c'était devenu un véritable marronnier dans la classe politique française –, devrait permettre de toucher un public plus large. Pour autant, on pourrait imaginer un système de pré-orientation dès quatorze ans, qui ne constituerait pas une entrée définitive en apprentissage.

Depuis plusieurs années, le groupe Union des démocrates et indépendants plaide pour un plan d'ampleur en faveur de la formation professionnelle et de l'apprentissage : augmenter la part de la taxe d'apprentissage réellement affectée à cette filière, améliorer l'offre de formation… Nous approuvons toute initiative tendant à renforcer le rôle de la région et à améliorer l'encadrement de l'apprentissage ; aussi soutiendrons-nous cette proposition de loi.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion