Intervention de Sylviane Bulteau

Réunion du 27 janvier 2016 à 9h30
Commission des affaires sociales

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaSylviane Bulteau :

Monsieur le rapporteur, votre proposition de loi aura au moins le mérite de remettre sur le tapis le sujet de l'apprentissage, objet de nombreux rapports et études ces dernières années. Ainsi en savons-nous plus sur les motifs de rupture des contrats d'apprentissage. D'une part, ces motifs tiennent souvent à un environnement de travail de mauvaise qualité. D'autre part, le risque de rupture est d'autant plus élevé que le niveau de formation est faible. C'est pourquoi l'idée d'un apprentissage dès l'âge de quatorze ans ne me paraît pas une bonne idée. Laissons les jeunes aller au bout de leur année de troisième. Alors, peut-être plus matures, ils pourront entrer en apprentissage dans de meilleures conditions.

L'apprentissage offre de belles formations. Nous connaissons, sur nos territoires, des CFA et des maîtres d'apprentissage qui réalisent un travail formidable, nous connaissons des professionnels issus de cette filière qui font de belles carrières, mais l'apprentissage doit rester une formation choisie, non une formation subie. Or j'ai l'impression que si vous voulez, Monsieur le rapporteur, qu'un grand nombre de jeunes entrent en apprentissage dès l'âge de quatorze ans, c'est pour les sortir d'un système scolaire dans lequel, c'est vrai, ils ne se retrouvent pas.

L'apprentissage mérite mieux que cette querelle de chiffres entre droite et gauche. Formons un groupe de travail, organisons des auditions, notamment de représentants de l'éducation nationale. Je ne suis pas tout à fait fermée à vos propositions, notamment votre idée d'un transfert de la gestion des lycées professionnels à la région ; mais nous ne saurions valider ce choix au détour d'un article de proposition de loi, en une heure de débat. Réfléchissons-y, travaillons de manière constructive, et, pour une fois, montrons aux Français, aux apprentis, à tous ceux qui travaillent dans le secteur de l'apprentissage, que ce n'est pas qu'un thème de campagne électorale – M. Sarkozy avait promis un million d'apprentis lors de sa dernière campagne présidentielle.

De vraies questions se posent. Ainsi, selon le rapport Les freins non financiers au développement de l'apprentissage de février 2014, l'apprentissage souffre, auprès des familles, des jeunes et même de certains acteurs de l'éducation, d'un déficit d'image. Ce rapport révèle également une méfiance réciproque entre jeunes et employeurs et une méconnaissance de cette voie de formation.

Reprenons donc ces rapports et travaillons autour des propositions faites à l'époque.

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