Intervention de Isabelle Le Callennec

Réunion du 27 janvier 2016 à 9h30
Commission des affaires sociales

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaIsabelle Le Callennec :

Ouvrons le débat. Il est intéressant de chercher des solutions pragmatiques aux défis posés aux jeunes sur le terrain.

Nous n'opposons pas les emplois d'avenir aux contrats d'apprentissage, mais reconnaissez que lorsque vous avez créé les emplois d'avenir, tous les moyens des régions – je pense en particulier aux missions locales – ont été mobilisés pour « vendre » des emplois d'avenir plutôt que des contrats d'apprentissage. Je me souviens d'avoir dénoncé cette politique en son temps. Les missions locales ont entre leurs mains différents dispositifs, et il leur était demandé de faire du « chiffre emplois d'avenir ». (Exclamations.) J'insiste : dans chaque bassin d'emploi, un objectif était fixé en termes de nombre d'emplois d'avenir à contractualiser. Cela s'est fait au détriment de l'apprentissage, car parmi les jeunes qui ont contractualisé un emploi d'avenir – tant mieux pour eux si cela a débouché sur un emploi durable – certains avaient le profil pour prendre la voie de l'apprentissage, mais cela ne leur a pas été proposé.

Nous parlions de choisir et de subir : plus nous informerons les jeunes sur les qualifications possibles dans le domaine de l'apprentissage et nous rassurerons les familles sur les chances d'issue positive, comme en attestent les chiffres et les taux d'insertion dans l'apprentissage, et plus nous leur donnerons envie de choisir l'apprentissage.

S'agissant plus précisément de cet article 1er, sa formulation peut effectivement choquer. La question est de savoir s'il est possible de transférer aux régions la compétence en matière de lycées professionnels. Aujourd'hui, la région conventionne et finance les CFA mais elle n'a pas la main sur les lycées professionnels. Or il existe des doublons sur le terrain, au niveau des plateaux techniques par exemple. Les régions sont parfois amenées à financer les mêmes plateaux techniques dans des centres d'apprentissage et dans des lycées professionnels. C'est une réelle difficulté pour les régions, qui gèrent l'argent public. Il faut donc s'interroger sur la complémentarité de l'offre sur un territoire, du CAP au BTS et aux licences professionnelles, et travailler sur la question des doublons et des financements.

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