Ce n'est à mes yeux pas une référence, et je m'efforce d'échapper à la propagande ambiante. Je répète que les bombardements russes et américains font des centaines de morts, ce qui contribue à alimenter la propagande de l'État islamique, qui diffuse sur internet les images des populations civiles bombardées pour s'ériger en dernier défenseur de celles-ci contre les tyrans. C'est souvent ce qui décide les jeunes Français à s'engager dans le djihad, car, avant même d'être convaincus par des arguments religieux – la plupart ne maîtrisent d'ailleurs pas l'arabe –, ils sont convaincus de partir défendre la bonne cause. C'est un de mes importants points de divergence avec Didier François : nous avons notre part de responsabilité dans cette déchéance morale à laquelle nous assistons aujourd'hui, et nos interventions militaires ont eu des conséquences dramatiques dans la région. (Quelques vives protestations se font entendre sur les bancs des commissaires.)