Intervention de Arnaud Leroy

Séance en hémicycle du 2 février 2016 à 15h00
Économie bleue — Discussion générale

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaArnaud Leroy, rapporteur de la commission du développement durable et de l’aménagement du territoire :

Monsieur Priou, je suis d’accord avec vous sur deux choses. Premièrement, le livre de Jean-Marie Biette est très bien écrit et il est intéressant pour quiconque s’intéresse à la mer. Deuxièmement, je partage totalement vos propos relatifs à la question du prochain siècle : cela revient à s’interroger sur le fait de savoir si ce même siècle siècle sera ou non maritime.

Monsieur Demilly, vous avez parlé des outre-mer et du blanchissement des coraux. La porte est ouverte pour travailler avec les élus de ces territoires afin d’aboutir, notamment au Sénat, sur ces questions. Il faut néanmoins garder à l’esprit que, ainsi que nous l’avons découvert, notamment avec Serge Letchimy, beaucoup de dispositions ressortent soit du code des outremer, soit du domaine réglementaire. Il faut donc faire attention à ce point.

Quoi qu’il en soit sachez que j’ai ouvert la porte – cela a été dit par Serge Letchimy – puisque j’ai saisi officiellement la délégation aux outre-mer afin que nous puissions avancer dans la reconnaissance de la contribution des outre-mer à l’espace maritime national, de leur problématique particulière et de leur impact sur l’économie maritime au sens large.

Monsieur Lambert, j’ai entendu les critiques vous avez formulées à l’encontre de la dimension productiviste de cette proposition de loi : j’en assume une grande partie. Il s’agit d’un choix. Il faut d’ailleurs veiller à ne pas tomber dans l’excès inverse : à vouloir trop protéger, sur-protéger et vitrifier, nous ne pourrons plus rien faire.

Mon but est de trouver un chemin de crête qui nous permette à la fois de nous développer, de créer des emplois, de jouer le jeu des biotechnologies et de construire un futur, tout en préservant au maximum notre environnement pour les générations futures. Je suis tout autant attaché au développement durable que ceux qui se revendiquent écologistes.

Il faut donc opérer un choix – qui se matérialise par le chemin de crête dont je viens de parler – que j’assume totalement. Il faut pouvoir avancer sur ces deux jambes.

Nous avons également évoqué les puits d’hydrocarbures, notamment dans les grands fonds. Premier élément de réponse : j’attends avec impatience la réforme du code minier, qui nous est annoncée depuis quasiment une décennie. Je militerai pour qu’y soit intégré un titre ou un chapitre ayant trait aux activités minières maritimes. Vous savez que la question de l’exploitation des sables se pose, tout comme les questions liées aux hydrocarbures.

S’agissant de la sécurité, nous avons transposé une directive récente sur les installations off-shore : une partie des craintes qui ont été exprimées à ce sujet se trouve d’ores et déjà satisfaite par cette transposition, qui a eu lieu il y a quelques mois.

Monsieur Moreau, vous avez raison : la Vendée est un très beau département. Vous estimez que cette proposition de loi manque d’ambition et de souffle – cela a également été dit par M. Laurent Furst. Mais à force de déclarations romanesques, ce qui est le cas en l’espèce, on descend rarement dans la salle des machines ou dans la soute pour faire avancer le navire.

Je reconnais que ce n’est pas un texte facile, qu’il est aride, mais on a ainsi pris la dimension du problème. Depuis très longtemps, l’on n’a pas traité de la chose maritime dans ce pays d’une manière aussi approfondie. Il faut faire du réglage fin avant de partir pour une course au large, et c’est le cas avec ce texte. Cela étant, je n’ai pas l’ambition d’être à l’origine d’une révolution maritime. Je serais partie prenante aux côtés de ceux qui voudraient engager une telle révolution, mais il faut faire les choses dans l’ordre.

Il faut aussi regarder ce que l’on peut faire avec les moyens du bord. Vous votez comme moi les budgets, monsieur Moreau, et vous connaissez les contraintes en la matière. C’est aussi pourquoi nous avons traité du domaine portuaire : il s’agit d’ouvrir plus d’espace aux investisseurs privés. Il faut également faire le travail en amont avant d’aller courir au large. Fervent supporter du Vendée Globe, vous savez qu’il faut une préparation en amont avant de partir à l’aventure.

Sur la question du gaz naturel liquéfié, je partage totalement l’avis de M. Bui sur l’importance de ce carburant du futur, de même que sur l’algoculture et les biotechnologies, et j’espère que nous aboutirons, notamment s’agissant de la prise d’eau de mer pour faire fonctionner certaines installations.

Madame Bello, je vous remercie d’apporter votre soutien au texte. C’est important. Vous avez de la chance d’être dans un territoire où l’on tente des choses – je pense notamment à la réfrigération à l’aéroport de La Réunion. Ce sont de tels champs d’expérimentation qu’il faut mettre en valeur pour répondre aux sceptiques, et ils sont nombreux dans notre pays comme vous le savez. Il faut profiter de tous les terrains d’expérimentation, que ce soit en Normandie sur la question des grenouilles, chez vous à La Réunion ou ailleurs, pour démontrer que cela marche et entraîner un grand nombre de sociétés, donc d’emplois, vers ces secteurs.

J’espère, mes chers collègues, que nous allons vivre une période fructueuse lors de l’examen des articles.

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