Monsieur Mettling, je voudrais vous interroger sur la notion de « déconnexion », en restant dans le monde salarié classique qui, au cours de ces vingt dernières années, a connu une transformation majeure du fait du numérique.
Vous abordez cette notion dans votre rapport, et vous parlez en même temps de coresponsabilité. Je m'inquiète d'entendre parler de coresponsabilité dans le monde salarié puisque, après tout, les salariés sont représentés. Mais dès que l'on sort du cadre de l'entreprise et que l'on entre dans l'outil numérique, le rapport de subordination entre le salarié et son supérieur hiérarchique, la nécessité de faire reconnaître son action ou des considérations liées à la carrière, font qu'il n'est pas évident de se déconnecter.
Je remarque que certains se déconnectent quand ils ferment leur bureau et qu'ils reprennent le RER, alors que d'autres sont connectés en permanence. Vous donnez même l'exemple de ces salariés ou de ces cadres qui sont capables d'assister à une réunion tout en tapotant sur leur smartphone et en pensant à l'instant d'après !
C'est un bouleversement absolument total. Peut-on vraiment parler de déconnexion ? Personnellement, je n'y crois pas. Je crois qu'il est trop tard et qu'il faut réfléchir à des modes de régulation différents. Vous dites qu'il faudrait faire preuve de pédagogie, former et informer, tout en reconnaissant que cela dépend des individus. Mais je crois que l'on est entré dans un monde différent. Et dans le milieu salarié, une inquiétude absolument formidable est née avec l'apparition des outils numériques. Vous êtes bien placé pour nous le dire.
Je voudrais également évoquer le télétravail. C'est une situation assez bien connue, que l'on peut cadrer et qui, dans les grandes métropoles, constitue une réponse aux problèmes de déplacements.
En conclusion, le rapport à la déconnexion est quelque chose que, pour l'instant, je ne maîtrise pas. En tout cas, je ne valide pas le lien que vous faites entre déconnexion et coresponsabilité.