L’intervention du Gouvernement est une intervention extrêmement importante. Vous avez bien ciblé le problème, monsieur le secrétaire d’État : il est aussi d’ordre communautaire. Je tiens à vous dire que cela fait quelque vingt ans qu’on se bat avec tous les commissaires européens concernés, et même les plus ouverts se sont montrés les plus fermés en termes d’interprétation du marché communautaire de la pêche, donnant des autorisations dans des zones économiques exclusives mais sans possibilité de donner les moyens aux pêcheurs, qu’ils soient réunionnais, guyanais ou martiniquais, de pouvoir entrer en compétition avec leurs concurrents. C’est vraiment incroyable. Quand on est en plus pénalisé par le chlordécone qui pollue les côtes, l’on n’a parfois même pas la capacité de pêcher. Non seulement ils sont pénalisés par le chlordécone, pollués, incapables de pêcher comme ils le voudraient, sans le niveau de compétitivité nécessaire, mais en plus l’Europe octroie des autorisations sans financer le renouvellement de la flotte.
Donc c’est une condamnation à mort. Je connais votre perspicacité, monsieur le secrétaire d’État. Lorsque j’étais président de région ultrapériphérique il y a quelques années, j’ai eu à me confronter personnellement à la Commission européenne. Je peux vous assurer que vous vous heurterez à un mur, et je vous souhaite bonne chance pour le casser.