Intervention de Michel Piron

Réunion du 15 janvier 2013 à 16h15
Commission des affaires économiques

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMichel Piron :

La première contrainte qui pèse sur notre pays est le poids considérable de la dette, qu'on ne peut alléger qu'en jouant à la fois sur les recettes et sur les dépenses. Dans quels secteurs précis envisagez-vous de réduire celles-ci ? Pour favoriser la croissance ou réduire la dépense publique, il existe d'autres leviers, comme les réformes de structure. Je salue à cet effet le travail qui vient d'être mené sur le droit du travail sous la houlette de M. Sapin et j'espère que la simplification administrative annoncée au profit des PME-PMI sera effective. Concernant les structures – qui relèvent d'un autre ministère que le vôtre –, nous sommes en droit d'attendre une réforme territoriale et une réforme de l'État. Je doute néanmoins qu'elle soit au rendez-vous.

Qu'en est-il par ailleurs de la réforme fiscale promise lors de la campagne présidentielle ? Votre politique ressemble à cet égard plus à une multiplicité de pansements qu'à un véritable traitement de fond. Quelle répartition envisagez-vous entre les ménages et les entreprises ? Grâce à une autre assiette et une autre progressivité, l'Allemagne lève, avec l'impôt sur le revenu, deux points de PIB de plus que la France. Comme Gilles Carrez, je n'ai rien contre un taux d'imposition de 45 % mais celui de 75 % me semble pour le moins inapproprié.

S'agissant de la convergence au niveau européen, visez-vous un rapprochement avec l'Allemagne ou avec l'Italie de Mario Monti alors que notre politique économique est encore très éloignée de la leur ? Et que dire de la politique financière de la Grande-Bretagne – qui n'est certes pas dans la zone euro – ? Quel sort attend la réforme bancaire que vous avez entamée ?

Enfin, de quelle croissance parlez-vous ? Du modèle rhénan fondé sur l'offre, et qui profite pleinement du développement des BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud) ? Ou bien du modèle français, lequel, à l'opposé, repose sur la demande et a conduit à une croissance par l'endettement ? L'enjeu du dilemme est la politique industrielle, qui n'est peut-être pas totalement de votre ressort, mais qui justifie néanmoins votre présence devant notre Commission.

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