Intervention de Pierre Lellouche

Réunion du 27 janvier 2016 à 9h45
Commission des affaires étrangères

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaPierre Lellouche :

Lorsque David Cameron a annoncé le référendum, très sûr de son fait, la Commission et le Conseil ont été très peu coopératifs.

Que va pouvoir dire David Cameron dans cette campagne ? Qu'a-t-il obtenu de Bruxelles ? Pas grand-chose. Les maigres concessions, ajoutées à la crise des migrants, conduisent droit à l'échec du référendum.

Quel est le plan B, pour reprendre l'expression de l'actuel ministre des affaires étrangères lorsqu'il faisait partie du camp des nonistes lors d'un certain référendum ? Que faire si le Royaume-Uni part, que la dislocation de Schengen et de la zone euro se poursuit, et que l'Europe politique de la défense et de la lutte contre le terrorisme est remise en cause ? La question va se poser après le départ du Royaume-Uni.

Le référendum est déjà perdu. Avec des sondages négatifs six mois avant l'échéance, vous n'avez aucune chance de gagner. L'expérience en France et aux Pays-Bas l'a montré. Que se passe-t-il pour nous Français dès lors que l'Angleterre part et que l'Allemagne joue sa propre partition sur l'immigration avec les conséquences que l'on sait dans le reste de l'Europe – tout le monde renationalise les politiques en matière migratoire – alors que la situation monétaire n'est pas réglée et que le chômage est en hausse ? Nous sommes entrés dans une phase dans laquelle nous devrions nous intéresser à un risque de dislocation de l'entreprise européenne. Le départ du Royaume-Uni va donner le signal pour un détricotage des politiques publiques européennes dont les conséquences sont incalculables. Nous serions bien inspirés de nous en préoccuper dès maintenant.

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