Mais depuis le dépôt de la présente proposition de loi en septembre dernier et l’entrée en vigueur de la loi NOTRe, intervenue en 2015, il me semblait que la situation était en train d’évoluer, notamment après les déclarations du Président de la République le 31 décembre dernier, puis à de nombreuses reprises ces dernières semaines. Il semblait soudain découvrir que l’apprentissage pouvait être une filière d’exception, d’excellence pour lutter contre le chômage dans notre pays et offrir de véritables débouchés à notre jeunesse.
Aussi, me suis-je dit que l’apprentissage était enfin devenu une priorité pour notre pays. Nous avons au demeurant participé, avec vous, madame la ministre, à un séminaire autour du Premier ministre et du Président de la République mardi dernier lors d’une rencontre avec les présidents de région, au cours de laquelle l’apprentissage a été au coeur du débat. L’apprentissage semblait bel et bien être devenu une nouvelle priorité de la majorité actuelle. Les propos du Premier ministre n’ont d’ailleurs fait que me conforter dans cette idée lorsqu’il a indiqué qu’après avoir organisé une telle réunion avec les présidents de région, il n’était pas question d’opposer une fin de non-recevoir à leurs propositions. Cette réunion devait servir à faire avancer les choses, a-t-il dit.
Comment n’aurais-je pas été satisfait de ce revirement de l’exécutif sur cette filière de l’apprentissage, de nouveau considérée comme d’excellence ? Nous ne sommes pas là pour engager une bataille de chiffres. Ces chiffres sont là et ils sont rudes pour l’exécutif – lequel en a pris conscience. Tournons-nous ensemble vers l’avenir plutôt que de ressasser le passé. Je ne retiendrai qu’un seul chiffre : l’objectif fixé par le Président de la République d’atteindre 500 000 apprentis en 2017.
La proposition de loi que je défends va dans ce sens : elle aurait pu être une main tendue au Gouvernement pour l’aider à réussir si je n’avais découvert cet après-midi que la majorité avait déposé une motion de rejet préalable alors que nous avions l’occasion de nous rassembler en faveur d’une politique ambitieuse en faveur de cette filière – dont j’avais le sentiment depuis quelque temps qu’elle pouvait être partagée.
L’heure pourrait être cruciale et la proposition de loi que je vous présente aujourd’hui devrait, en toute logique, conduire à un consensus entre majorité et opposition sur ce sujet.