Intervention de Stephan Reuge

Réunion du 28 janvier 2016 à 9h00
Mission d'information relative au paritarisme

Stephan Reuge, directeur général délégué de BTP-Prévoyance :

La présidente vous a donné les grands éléments. Aujourd'hui, nous couvrons 600 000 personnes retraitées. Lorsque l'une d'elles se trouve en situation de dépendance, dans un établissement d'hébergement pour personnes âgées dépendantes (EHPAD), une réduction annuelle de 50 euros par mois est mise en oeuvre. Cela ne couvre pas le coût de l'EHPAD, mais c'est un effort, et vous savez que les petits ruisseaux font les grandes rivières. Nous contribuons donc pour accompagner ceux qui sont dans le besoin.

Il y a également des réductions de cotisations pour les personnes non imposables. La puissance publique, par les mécanismes de la couverture maladie universelle (CMU) et de l'aide au paiement d'une complémentaire santé (ACS), s'est occupée des personnes aux revenus les plus faibles, mais cela entraîne des effets de seuil. Nous avons décidé des réductions qui représentent un effort de 15 millions d'euros par an, au bénéfice des personnes dont les revenus sont au-dessus du seuil permettant de toucher l'ACS mais qui ne sont pas imposables. Voilà le type de solidarité qui a été mis en place au profit des personnes âgées : privilégier l'accès aux soins de ceux qui ont le plus de besoins mais qui peuvent avoir des problèmes de financement.

Les évolutions envisagées par décret conduiront à un effort financier dont les conséquences seront importantes pour l'équilibre des régimes. Comme tout opérateur, nous avons des contraintes de solvabilité à respecter, des contraintes concurrentielles de tarif, des contraintes d'équilibre économique. En cas de renchérissement des cotisations du fait d'une solidarité intergénérationnelle financée par tous les actifs en faveur de tous les retraités, nous n'aurons plus forcément la capacité d'aider ceux qui en ont le plus besoin. Il serait peut-être dommage de limiter la solidarité au profit de ceux qui en ont le plus besoin en faisant contribuer des jeunes salariés dans le bâtiment et les travaux publics.

Un salarié de vingt-cinq ans dans le BTP doit payer son véhicule, car il doit se déplacer sur les chantiers, ainsi que beaucoup d'autres choses. Comme la présidente vous l'a dit, dans certains cas, les retraités ont de meilleures capacités financières que les jeunes actifs. En caricaturant quelque peu, on pourrait arriver à des schémas de solidarité à l'envers. Il faut donc être très vigilant sur l'évolution de la réglementation, pour qu'elle ne conduise pas à détruire des solidarités existantes et à développer des phénomènes de solidarité à l'envers.

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