L'Iran, qui a inscrit dans sa Constitution être le porte-drapeau de la révolution chiite dans le monde, est à l'écart de la communauté internationale depuis 1979. Il a aussi été partie à différents conflits au Moyen-Orient, notamment avec l'Irak. Vous avez aussi tenté d'obtenir la bombe atomique de façon clandestine avant d'en venir à la solution trouvée le 14 juillet 2015 après des années de négociation. Vous avez enfin développé une présence impressionnante dans la région – au Liban, en Syrie, en Irak, au Yémen... –, ce qui a modifié la géopolitique du Proche-Orient.
La question qui se pose aujourd'hui est : que sera l'Iran à l'avenir ? Contribuerez-vous à la stabilité internationale, auquel cas nous serons très heureux de travailler avec vous, ou constituerez-vous une menace constante dans la région ? Le fait que l'Iran annonce publiquement son intention l'éliminer l'État d'Israël pose problème. De même, la dégradation continue des relations entre votre pays et l'Arabie saoudite est très préoccupante. La guerre par procuration que se livrent Téhéran et Riyad ne laisse pas d'inquiéter : la paix dans le monde est en jeu, car il n'est pas de solution possible au conflit en Syrie si les chefs des mondes chiite et sunnite ne parviennent pas à un dialogue. Ce dialogue a-t-il une chance de voir le jour et la France peut-elle y contribuer ?
Quelle est votre vision de l'Iran dans vingt ans ? L'envisagez-vous comme intégré dans la communauté internationale et contribuant à la paix mondiale, ou sera-ce toujours un pays à vocation révolutionnaire ? Nous préférerions naturellement une solution inclusive et tous nos efforts iront en ce sens, à condition que cet investissement soit payé de retour.